Nahel M., un adolescent de 17 ans, a été abattu par un policier à Nanterre le mardi 27 juin, après ce qui est décrit comme un refus d’obéir aux ordres.
Le policier qui a tiré sur Nahel a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire jeudi. La marche blanche organisée par la famille de l’adolescent a donné lieu à des violences près de la préfecture de Nanterre. De nouvelles tensions sont à craindre ce soir, comme les deux nuits précédentes.
Le ton est à l’apaisement, contrairement aux réactions habituelles de l’exécutif face à ce type d’événement. Après la mort d’un Guinéen de 19 ans près d’Angoulême mi-juin, Nahel est la deuxième victime à être tuée dans de telles circonstances en 2023, alors que 13 personnes ont été tuées par des tirs de police suite à un refus de céder le passage en 2022.
Les autorités craignent des tensions et des violences jeudi soir, suite aux nombreux incidents survenus ces deux dernières nuits, notamment en région parisienne (Nanterre, Argenteuil, Clichy, Saint-Denis, Neuilly-sur-Marne), mais aussi à Lyon, Lille, Roubaix, Toulouse et Dijon.
Des mesures de sécurité exceptionnelles seront déployées pour la nuit de jeudi à vendredi : 40 000 policiers seront mobilisés, dont 5 000 à Paris, pour prévenir les émeutes et les nouveaux incidents. Aucun bus ou tramway ne circulera après 21 heures. “Je veux que chacun sache que dès ce soir, l’ordre public sera rétabli”, a déclaré le ministre de l’Intérieur à la mi-journée.
Alors que l’exécutif a l’habitude de défendre les policiers accusés d’avoir tiré après un refus d’obtempérer, Emmanuel Macron, Élisabeth Borne et Gérald Darmanin ont tous condamné mercredi l’acte du policier qui a tué le jeune Nahel à Nanterre. Ce changement de ton visait surtout à éviter un embrasement après deux nuits de violences.
