Le principal responsable du commerce de l’Union africaine a déclaré jeudi que l’Afrique souhaitait que le Congrès américain prolonge son programme commercial phare pour le continent pour un minimum de dix ans et que toute modification de l’initiative devrait être prise en considération à une date ultérieure.
Le commissaire au commerce de l’UA, Albert Muchanga, a également déclaré que l’entrée en franchise de droits dans une nouvelle zone de libre-échange africaine ne serait pas accordée aux États-Unis, lors de son allocution d’ouverture au début de trois jours de négociations entre les ministres africains du commerce et les responsables américains.
La loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (AGOA), qui a été introduite pour la première fois en 2000, permet aux exportations des pays africains éligibles d’accéder en franchise de droits aux États-Unis, le plus grand marché de consommation du monde. Sa date d’expiration est fixée à septembre 2025, et des pourparlers sont déjà en cours sur son éventuelle relance.
“Une prolongation de 10 à 20 ans est essentielle pour la communauté des investisseurs. Tout ce qui serait inférieur à cela générerait de l’incertitude”, a averti M. Muchanga aux ministres, qui s’étaient réunis à Johannesburg pour convenir d’une position commune sur la durabilité du programme.
Vendredi et samedi, des fonctionnaires américains, dont la représentante américaine au commerce, Katherine Tai, doivent rencontrer les ministres africains.
Les législateurs américains et l’administration Biden ont exprimé leur soutien à l’extension de l’AGOA, qui a permis d’importer en franchise de droits plus de 10 milliards de dollars en provenance d’Afrique l’année dernière.
La question de savoir si l’initiative doit être actualisée est toutefois débattue à Washington.
Le Congrès devrait prendre en considération des mesures qui “rendraient le programme plus équitable”, selon Constance Hamilton, responsable du commerce pour l’Afrique au sein de l’administration Biden, qui s’est exprimée à ce sujet la semaine dernière.
Les gouvernements africains et quelques associations d’entreprises américaines craignent qu’une modification de l’AGOA au cours du processus de renouvellement n’entraîne un allongement de la durée de la réautorisation.
“Si des améliorations doivent être apportées, elles devraient l’être après la prorogation”, a déclaré M. Muchanga.
Les dispositions de l’AGOA relatives à l’exemption de droits de douane sont désormais biaisées. Les droits de douane nationaux continuent de s’appliquer aux exportations américaines vers les marchés africains. Les législateurs américains ont déjà proposé de rendre le plan plus réciproque.
La zone de libre-échange continentale africaine (AfCFTA) est en train d’être mise en place dans le but d’unir 1,3 milliard de personnes au sein d’un bloc économique évalué à 3,4 billions de dollars. Lorsqu’elle sera pleinement opérationnelle, il s’agira de la plus grande zone de libre-échange créée depuis la création de l’Organisation mondiale du commerce.