A 24 ans, Liza Gundowry a été élue Miss Mauritius le 26 février. La jeune femme veut s’engager socialement pendant son année de règne. Pour rappel, Esha Luchoomun et Anne-Laure Guillemain sont respectivement la première dauphine et la deuxième dauphine de ce concours. La Miss répond aux questions du Matinal.
Pourquoi avoir choisi de participer au concours de Miss Mauritius ?
C’est en fait une anecdote un peu particulière. En janvier 2020, alors que j’effectuais un stage dans une radio à Maurice, j’ai assisté à une conférence de presse de l’Organisation Miss World. J’ai eu la chance de rencontrer l’actuelle Miss World Toni-Ann Singh de la Jamaïque. On a sympathisé, on parlait de Maurice, des questions sociales. Avec Julia Morley, la CEO de Miss World, on a aussi parlé de mes études et de mes ambitions, notamment mon désir de concrétiser des projets à impact social à Maurice. J’ai alors été encouragée à participer au concours Miss Mauritius. L’organisation Miss Mauritius, présente à la conférence de presse, a pris mes coordonnées.
Toutefois, en raison de la pandémie et des restrictions en place, le concours n’a pas eu lieu en 2020. C’est en avril 2021 que j’ai appris que le concours allait avoir lieu, et on m’a invitée à soumettre ma candidature pour Miss Mauritius 2021. J’ai fait le casting en ligne, car les frontières étaient fermées à Maurice et j’ai été sélectionnée. Entretemps, j’ai eu le temps de compléter mon Master à l’Université d’Oxford avant de venir à Maurice. C’était un bon timing pour moi: après 5 années d’études universitaires, je n’avais pas encore d’engagement professionnel, ce qui fait que je pouvais me focaliser sur le concours à 100%. De plus, je pouvais aussi compter sur l’organisation Miss Mauritius avec ses 50 ans d’expérience.
Qu’est-ce qui a joué en votre faveur pendant le concours ?
Je dois dire que ce qui m’a immédiatement démarquée, c’est mon parcours académique. J’ai la chance d’avoir eu une famille qui m’a toujours encouragée et motivée dans mes études. J’ai appris la discipline et le travail bien fait – des valeurs qui m’ont aidée à décrocher une place à l’Université d’Oxford pour mon Master, et auparavant, à University College London, une autre prestigieuse université.
Je pense aussi qu’il y a une dimension internationale qui a joué en ma faveur. Outre le fait que j’ai vécu en Angleterre depuis l’enfance, j’ai beaucoup voyagé. J’ai vécu quelque temps en Amérique Latine, notamment au Mexique où j’ai étudié les relations internationales au Colegio de Mexico ; à Paris ou j’ai fait un stage dans un cabinet d’avocats ; j’ai aussi voyagé pas mal dans d’autres pays européens.
Il faut savoir que je parle aussi 4 langues couramment. Donc, cette exposition internationale reste un de mes atouts.
Quelles seront vos priorités pendant votre année de règne ?
Tout d’abord, j’ai hâte de commencer mon projet Beauty With a Purpose. J’aime bien cette initiative et cette idée d’utiliser la plateforme Miss Mauritius pour apporter des changements dans notre société. J’aimerais utiliser la plateforme Miss Mauritius pour contribuer à améliorer le parcours scolaire des enfants défavorisés. J’ai eu la chance de bénéficier d’une éducation de qualité, et j’aimerais apporter mon aide à d’autres jeunes dans le besoin. En ce moment, je travaille pour l’Université d’Oxford, où j’aide les étudiants ayant des besoins spéciaux à accéder à leurs programmes d’études. C’est un peu dans ce sens-là que je voudrais œuvrer à Maurice pendant mon règne, avec l’aide de l’Organisation Miss Mauritius.
Je veux également être un ‘role model’ pour les jeunes de mon pays, en particulier pour les jeunes femmes.
Une autre priorité, c’est me donner à fond dans la préparation pour Miss World. Je suis impatiente de représenter mon pays au niveau international. Promouvoir Maurice à l’étranger est quelque chose que je faisais déjà – j’ai écrit ma thèse de dissertation pour mon Master sur Maurice ; j’étais présentatrice au Mauritius Open Air Festival à Londres l’année dernière. J’ai agi en tant que correspondant de presse pour les médias internationaux lors de la catastrophe de Wakashio – et j’aimerais donc continuer tout ce travail sur une autre échelle avec l’Organisation Miss Mauritius.
Dans quel domaine comptez-vous faire carrière après ?
En ce moment je travaille dans le domaine de l’éducation. Je travaille pour l’Université d’Oxford où j’aide les étudiants ayant des besoins spéciaux à accéder à leurs programmes d’études.
J’ai une formation en relations internationales et résolution des conflits – ma carrière de rêve combinerait les deux, car elles vont de pair : les relations internationales sont un maillon essentiel dans les conflits entre les pays. Surtout dans le climat politique actuel, avec le récent conflit entre la Russie et l’Ukraine.
Mais, pour l’instant, mon objectif est d’être la meilleure Miss Mauritius possible.
Quel est votre regard sur l’île Maurice en 2022 ?
Maurice est un petit pays avec de grandes ambitions. Le pays a fait ses preuves et s’est positionné comme un « success story » sur le continent africain. Mais cette réputation est fragile – il ne faut pas être complaisant et dormir sur ses lauriers. Il faut plus d’efforts pour consolider cette réputation de « success story », car la compétition est rude. Nous avons besoin constamment d’essayer de nous surpasser.
Je pense aussi qu’il est temps d’attirer l’expertise de la diaspora mauricienne. La diaspora mauricienne est partout dans le monde. Je sais qu’il y a eu récemment des schèmes pour attirer les Mauriciens de l’étranger, mais peut-être qu’il faut vraiment miser sur la richesse de notre diversité.
Un autre regard que je jette sur Maurice : l’extrême pauvreté qu’on voit dans plusieurs endroits dans le pays.
