Lors d’une visite en Papouasie-Nouvelle-Guinée jeudi, le secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, a clairement indiqué que la Papouasie-Nouvelle-Guinée serait renforcée par un nouvel accord de défense et ne deviendrait pas un poste militaire permanent pour les États-Unis.
La Papouasie-Nouvelle-Guinée est un pays riche en ressources mais gravement sous-développé, situé au nord de l’Australie.
Un accord de coopération en matière de défense entre les États-Unis et la Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG) a été signé en mai. Il établit un cadre permettant aux États-Unis de rénover les ports et les aéroports de la PNG, vieux de 15 ans ou plus, à des fins militaires et pour une utilisation par le grand public.
Lors de la première visite d’un responsable américain de la défense, M. Austin a rencontré le premier ministre de la PNG, James Marape, pour discuter du renforcement des liens et annoncer qu’un navire des garde-côtes américains viendrait en août dans le cadre d’un autre accord relatif à l’application de la loi maritime.
Lae, deuxième ville de PNG et important port de marchandises, a été choisie comme base américaine pour la gestion des catastrophes, selon le premier ministre de PNG, M. Marape.
Lors d’une conférence de presse à Port Moresby, la capitale du pays, M. Austin a déclaré : “Je tiens à préciser que nous ne cherchons pas à établir une base permanente en PNG”.
Jeudi soir, le président français Emmanuel Macron est arrivé à Vanuatu, dans le cadre de sa visite de cinq jours dans la région. Dans un discours prononcé jeudi au Vanuatu voisin, M. Macron a mis en garde contre l’émergence d’un “nouvel impérialisme” dans la région du Pacifique, qui met à l’épreuve la souveraineté financière et navale des petits pays.
Macron a déclaré : “Des navires étrangers pêchent illégalement ici. Dans la région, de nombreux prêts assortis de conditions léonines étranglent le développement”.
En tant qu’important prêteur d’infrastructures dans la région, la Chine est une source d’inquiétude croissante pour les États-Unis et leurs alliés, en particulier à la lumière du récent accord de sécurité entre Pékin et les Îles Salomon.
Conformément aux accords bilatéraux, les garde-côtes américains renforcent leur présence dans la région afin de protéger les vastes zones économiques exclusives des États insulaires, alors que les nations pacifiques du Vanuatu et des Îles Salomon ont noué des relations étroites avec la Chine et ont donc mis fin aux escales des garde-côtes américains.
Le libellé de l’accord de défense indique clairement que le stationnement du personnel et des équipements américains en Papouasie-Nouvelle-Guinée est autorisé.
Selon M. Austin, les deux nations amélioreront l’interopérabilité et moderniseront les forces armées de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
“Notre objectif est de nous assurer que nous renforçons la capacité de la Papouasie-Nouvelle-Guinée à se défendre et à protéger ses intérêts. “Dans le Pacifique, il n’est pas question de guerre, mais de paix, de tolérance et, bien sûr, de promotion de nos valeurs de démocratie, de christianisme […]. Les États-Unis ont toujours fait preuve de ce caractère, y compris dans leur empreinte mondiale”, a-t-il déclaré.
L’accord de défense n’a pas encore été approuvé par le parlement de la PNG ; plusieurs législateurs de l’opposition ont exprimé des inquiétudes à ce sujet, craignant d’offenser la Chine, un partenaire commercial important. Selon M. Marape, son régime considère la diplomatie comme une nécessité absolue.
Les États-Unis n’ont pas besoin du sol de la PNG pour servir de rampe de lancement”, a-t-il déclaré aux journalistes en réponse à leurs questions. Il a ajouté : “Ils ont des bases aux Philippines, en Corée, ailleurs, bien plus proches de la Chine.”
