La République du Congo a déclaré l’état d’urgence humanitaire en réponse aux inondations provoquées par les fortes pluies qui tombent depuis plus d’un mois.
Le gouvernement a également déclaré l’ouverture d’un fonds d’urgence, évalué à 4 millions de dollars, pour aider les victimes de catastrophes naturelles et réparer les dommages causés par les inondations dans différents départements. La société civile a salué cette décision, mais les gens demandent que des mesures soient prises au niveau local.
“Cette année, pour illustrer, les érosions étaient à peine là où on voit les canalisations, donc de novembre, nous voilà le 02 janvier, donc à peine 2 mois de pluie, les érosions sont déjà à 150 mètres” selon une victime d’inondation. “Le souhait de la population est que, maintenant qu’elle en a les moyens, elle arrive. Beaucoup de parents ont perdu la vie ici à cause de cette érosion”, a-t-il ajouté.
Plus de 360 villages et 36 districts ont été inondés dans tout le pays, touchant plus de 320 000 personnes. Six personnes sont toujours portées disparues et au moins 17 sont décédées. L’ampleur de la catastrophe inquiète les urbanistes, qui ont demandé que les responsabilités soient partagées.
Selon l’architecte, urbaniste et ancien ministre des travaux publics Jean Felis Demba-Ntelo, la situation actuelle n’est pas surprenante. “Nous avons rencontré ces problèmes lorsque nous avons élaboré le schéma directeur des villes de Brazzaville et de Pointe-Noire. Je rappelle que dans les années 80, nous avions prévu tous ces problèmes et nous avions dit que si nous maintenions l’anarchie, nous assisterions à ce phénomène”. A l’époque, nous avions recommandé que cette zone soit préservée comme zone naturelle, et aujourd’hui nous avons dépensé 2 milliards pour aider la population locale, oui, mais le phénomène lui-même a atteint une ampleur qui nécessite 10 fois 20 fois plus, et pas seulement des milliards, mais aussi une prise de conscience des gens qui se mettent en danger”, a averti M. Demba-Ntelo.