Les cinq candidats conservateurs restants dans la course au poste de Premier ministre du Royaume-Uni ont participé vendredi soir à leur premier débat télévisé sur la fiscalité et l’honnêteté en politique, alors qu’ils sont en compétition pour un éventuel second tour à deux.
Le débat, qui a duré une heure et demie, a donné lieu à relativement peu de confrontations directes entre eux. Il s’agissait de la première occasion pour les candidats de faire valoir leurs compétences devant un public national.
Une confrontation a tout de même eu lieu avec le candidat Rishi Sunak, qui a dû défendre son projet de maintenir les taux d’imposition à des niveaux parmi les plus élevés de la décennie.
Alors que la course s’intensifie pour trouver les deux derniers candidats qui s’affronteront pour le fauteuil de Premier ministre, Sunak est arrivé en tête des deux premiers tours de scrutin des députés conservateurs cette semaine. L’ancien chancelier est confronté à d’autres candidats qui ont promis de réduire immédiatement les impôts.
Le riche et brillant homme de médias, dont la fortune politique a été entachée par les affaires fiscales de sa famille, a appelé à la prudence et à la patience alors que le Royaume-Uni est aux prises avec la pire inflation depuis 40 ans, selon le Hindustan Times.
“Emprunter pour se sortir de l’inflation n’est pas un plan, c’est un conte de fées”, a déclaré M. Sunak à Mme Liz Truss, ministre des affaires étrangères, alors qu’elle présentait ses objectifs de réduction des impôts face à une crise croissante du coût de la vie.
“Vous ne pouvez pas imposer votre chemin vers la croissance”, a déclaré Truss. “Je pense que c’est une erreur d’augmenter les impôts”.
Les candidats qui n’ont pas beaucoup de chances, comme Tom Tugendhat, ont profité de l’occasion pour se présenter.
“Est-ce que vous servez le peuple du Royaume-Uni ou est-ce que vous servez votre carrière ? Parce que c’est la vraie question ce soir”, a déclaré Tugendhat, suscitant à plusieurs reprises les applaudissements des participants.
Penny Mordaunt n’a pas directement critiqué le leader sortant du parti, Boris Johnson. “Il y a eu des problèmes vraiment graves et je pense qu’il en a payé le prix”, a-t-elle déclaré.
Mordaunt a été accusée par d’autres candidats d’être inexpérimentée, incompétente dans les emplois gouvernementaux et de changer de position sur les droits des transsexuels.
Elle a été prise à partie par Kemi Badenoch qui l’a attaquée en disant : “Je ne peux pas imaginer pourquoi les gens ne comprennent pas ce que je dis et régurgitent cette question depuis des semaines et des semaines”, a-t-elle déclaré.
“Je suis une femme, je suis une femme biologique dans toutes les cellules de mon corps”, a-t-elle dit, ajoutant qu’un homme en transition n’était “pas le même que moi”.
“Je prends comme un gros compliment le fait que personne ne veuille se présenter contre moi”, a déclaré Mme Mordaunt au sujet des attaques.
Un nouveau vote et un débat télévisé sont prévus mardi, avant que les législateurs conservateurs ne décident de la paire finale de prétendants mercredi.
