En raison de leur rôle dans les ventes d’armes à Taïwan, Pékin impose des sanctions personnelles aux PDG de deux mastodontes américains de la fabrication d’armes. Le ministère chinois des affaires étrangères a vérifié la nouvelle lundi. La plus importante transaction entre les États-Unis et Taïwan sous l’administration de Joe Biden, un paquet d’armement de 1,1 milliard de dollars pour l’île, a été divulguée par Washington deux semaines auparavant.
À ce sujet, la porte-parole du ministère des affaires étrangères, Mao Ning, a déclaré que les ventes d’armes américaines à l’île qui, selon la Chine, est son territoire, “violent gravement” la politique dite “d’une seule Chine” et les accords existants entre les États-Unis et la Chine.
Selon Reuters, Boeing est le principal contractant pour les missiles anti-navires Harpoon, et Raytheon pour les missiles air-air Sidewinder et les équipements de systèmes radar inclus dans la vente.
“Pour défendre la souveraineté et les intérêts de sécurité de la Chine, le gouvernement chinois a décidé de sanctionner Gregory J. Hayes, président-directeur général de Raytheon Technologies Corporation, et Theodore Colbert III, président-directeur général de Boeing Defense, Space & Security, qui ont été impliqués dans la dernière vente d’armes”, a-t-elle déclaré sans préciser le type de sanctions qui seraient imposées.
Les deux PDG, Raytheon et Lockheed Martin, font l’objet de sanctions chinoises depuis février, lorsque Washington a annoncé la vente à Taipei de mises à niveau du système de missiles Patriot pour un montant de 100 millions de dollars.
Mao Ning a demandé à plusieurs reprises à Washington de mettre fin à toutes les livraisons d’armes à Taïwan et de “cesser d’initier des facteurs susceptibles de provoquer des tensions dans le détroit de Taïwan.”
Elle a souligné que son pays continuerait à prendre toutes les mesures importantes pour protéger sa souveraineté et ses intérêts en matière de sécurité. D’autre part, les États-Unis insistent sur le fait que leurs énormes programmes d’armement ne sont pas en contradiction avec la politique d’une seule Chine et qu’ils aideraient simplement Taïwan à maintenir une capacité d’autodéfense adéquate.
Les tensions entre les États-Unis et la Chine se sont accrues après la visite de Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants, à Taipei en août. En réponse, la Chine a effectué un exercice militaire de grande envergure à proximité de l’île. Cela a incité Washington à envoyer une flotte de croiseurs dans le détroit de Taïwan.
Malgré les relations tendues avec la Chine, le Sénat américain a approuvé mercredi un projet de loi prévoyant d’allouer à Taipei une aide à la sécurité de 4,5 milliards de dollars sur quatre ans.
