Le gouvernement français a échappé de justesse à une motion de censure après avoir fait adopter un relèvement de l’âge de la retraite à 64 ans. Cela a déclenché de nouvelles manifestations antigouvernementales à Paris, où 101 personnes ont été arrêtées à la suite d’affrontements avec les forces de l’ordre.
278 voix se sont exprimées en faveur de la réforme des retraites, proposée par les députés centristes, soit moins que les 287 voix requises.
Le président Emmanuel Macron aurait dû former un nouveau gouvernement ou organiser de nouvelles élections si la réforme avait été effective.
La deuxième motion de censure du parti d’extrême droite, le Rassemblement national, a également échoué.
Le projet de loi controversé visant à faire passer l’âge de la retraite de 62 à 64 ans sera désormais inscrit dans la loi, les deux votes ayant échoué.
Ces votes ont eu lieu après que le projet de loi a été adopté la semaine dernière sans vote, en raison de l’utilisation par le Premier ministre Élisabeth Borne d’une disposition constitutionnelle unique connue sous le nom d’article 49:3.
Ce projet de loi a suscité des manifestations de colère au cours du week-end, certains manifestants ayant eu des altercations physiques avec les forces de l’ordre et ayant bloqué les rues du centre de Paris et d’autres villes du pays avec des débris enflammés.
Après l’échec du vote de lundi, de nouvelles manifestations ont eu lieu dans la capitale, qui se sont soldées par un face-à-face tendu entre les manifestants et la police anti-émeute.
La seule motion qui avait une chance d’être adoptée était la première, soutenue par plusieurs groupes de gauche, dont le parti vert et le parti socialiste.
Après l’échec du vote, les membres du groupe de gauche qui soutenaient cette motion ont crié au Premier ministre de démissionner en brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire “continuez” et “nous nous retrouverons dans la rue”.
Mathilde Panot, chef du groupe parlementaire de La France Insoumise (gauche dure), a déclaré que rien n’avait été résolu et que son parti poursuivrait ses efforts pour faire annuler ce changement.
Le gouvernement n’avait “jamais été aussi loin”, selon le premier ministre, pour parvenir à un accord en vue de l’adoption de la loi.
Selon M. Macron, le vieillissement de la population française rend le système de retraite actuel inabordable. Mais ce point de vue n’est pas partagé par tous les membres du corps législatif.