Pour le leader de l’opposition, il s’agit d’un « budget politique » et non d’un « budget économique ». Xavier-Luc Duval a donné, à la mi-journée, le coup d’envoi des débats sur le budget.
Il a, dans un premier temps, déploré le fait de n’avoir pas eu suffisamment de temps pour étudier le budget. Mais, pour lui, le budget présentait par le ministre des Finances « permettra au gouvernement d’amasser beaucoup d’argent au sein de la Mauritius Investment Company et dans des fonds spéciaux ».
Il a vivement dénoncé « le gaspillage et l’incompétence du gouvernement ». Il a déploré la « tonalité électoraliste » de ce Budget qui « ne fait que jeter la poudre aux yeux de la population », déjà en proie aux difficultés et à l’incertitude.
Xavier-Luc Duval estime que le gouvernement, à travers du ministre des Finances, s’est constitué « un trésor de guerre ». C’est ce qui va lui permettre, à l’approche des prochaines législatives, d’augmenter les diverses pensions, dont celle de vieillesse.
Le leader du PMSD conteste aussi certains chiffres mentionnés dans le Budget 2021-2022. Il n’est pas d’accord avec celui du taux de chômage. Il ne reflète pas la réalité. Pour Xavier-Luc Duval, il devrait tourner autour de 16% et non 9,2%. Pour lui, cela prouve que le gouvernement veut « cacher bien des choses ».
Le Budget est, à son avis, « truffé de faux chiffres et de non-dits ».
« Aucun des enjeux relatifs à l’avenir de notre pays n’a été traité ou pris en compte dans ce budget. On propose Rs 65 milliards pour des projets qui n’auront aucun impact sur les revenus pour pouvoir payer nos dettes. L’opposition dans son ensemble rejette ce Budget, inadéquat pour la vie difficile que nous endurons en ce moment », a soutenu XLD.
Manesh Gobin : « Nous redémarrons l’économie »
C’est ce qu’a indiqué le ministre de l’Agro-industrie et Attorney General dans son intervention sur le budget. Maneesh Gobin a démenti les allégations d’un « budget politique », insistant que les diverses pensions n’ont pas augmenté. « Tout a été maintenu en l’état », a-t-il déclaré. Pour Maneesh Gobin, ce qu’il faut comprendre avec ce budget, c’est qu’il vise à redémarrer l’économie. Cela à travers les dépenses publiques. Notons que l’Attorney General n’a pas dit un seul mot sur le jugement du Privy Council dans l’affaire Betamax.
Reza Uteem : « Des milliards de roupies seront dépensées pour des décisions stupides »
Le jugement du Privy Council dans l’affaire Betamax a été longuement commenté à l’Assemblée nationale ce lundi, du moins par les députés de l’opposition. Reza Uteem, responsable du dossier Économie au MMM, a déploré le fait que des milliards de roupies devront être déboursées par l’État pour ce qu’il a qualifié de « décision stupide » de la part du gouvernement. Il évoquait alors la dette publique qui, selon lui, est arrivé à un niveau critique. Il a déclaré qu’outre le remboursement de ces obligations, le gouvernement aura à dédommager Betamax à la hauteur de Rs 4,5 milliards suite au jugement du Privy Council. Pour Reza Uteem, la décision de résilier ce contrat était « stupide ».
Shakeel Mohamed prévoit plus de 150 000 chômeurs
Le député travailliste du no 3 a, tout comme le leader de l’opposition, contesté certains chiffres mentionnés dans le Budget 2021-2022. Évoquant le chômage, dont le taux est estimé à 9,2%, il a déclaré que cela ne reflète pas la réalité, allant jusqu’à parler de « manipulation des chiffres ».
Pour lui, il y aura une hausse vertigineuse du chômage. Il prévoit que la barre des 150 000 chômeurs sera rapidement franchie. Il soutient que le Budget ne fait pas mention des défis qui attendent le pays. Pour lui, le gouvernement a choisi de sucrer la pilule en vue des prochaines élections. Tout comme Xavier-Luc Duval, Shakeel Mohamed aussi a critiqué le gouvernement qui, selon lui, ne pense qu’aux prochaines législatives au lieu de s’attaquer aux problèmes du pays.
Shakeel Mohamed a évidemment évoqué le jugement du Privy Council dans l’affaire Betamax. Il a dénoncé la politique « dégoûtante et revancharde » du gouvernement et a demandé à tous les ministres de présenter des excuses à la population pour une mauvaise décision pour laquelle tous les Mauriciens devront payer.