Le ministre de l’énergie de l’Arabie saoudite a déclaré dimanche que son pays souhaitait coopérer avec la Chine plutôt que de lui faire concurrence et qu’il “ignorait” les inquiétudes des pays occidentaux quant à l’élargissement de leurs relations.
L’Arabie saoudite étant le premier exportateur de pétrole, les liens en matière d’hydrocarbures constituent le fondement de ses relations bilatérales avec le plus grand consommateur d’énergie au monde. Toutefois, dans un contexte de réchauffement des liens politiques, la collaboration entre Riyad et Pékin s’est également accrue dans le domaine de la sécurité et des technologies sensibles, ce qui inquiète beaucoup les États-Unis.
Lors d’une réunion d’affaires arabo-chinoise, le prince Abdulaziz bin Salman a été interrogé sur les critiques formulées à l’encontre des liens entre les deux pays. Il a répondu : “En fait, je n’en tiens pas compte parce que… en tant qu’homme d’affaires… maintenant, vous allez là où l’occasion se présente. Nous n’avons pas à faire face à un choix qui aurait à voir avec (le fait de dire) soit avec nous, soit avec les autres”.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est rendu à Riyad du 6 au 8 juin et la conférence a eu lieu quelques jours seulement après sa visite. La réunion a attiré un grand nombre d’hommes d’affaires et d’investisseurs chinois à Riyad.
Accords pétroliers entre l’Arabie saoudite et la Chine
La compagnie pétrolière publique Saudi Aramco a annoncé en mars deux accords importants visant à accroître ses investissements de plusieurs milliards de dollars en Chine et à renforcer sa position de premier fournisseur de pétrole brut du pays.
En décembre dernier, le président chinois Xi Jinping s’est rendu en Arabie saoudite et a exprimé sa volonté d’échanger de l’énergie en yuans. Cette décision visait à accroître l’utilisation de la monnaie chinoise sur le marché mondial de l’énergie. À l’époque, la Chine a annoncé que l’Arabie saoudite était son plus grand exportateur d’énergie, une décision qui saperait la suprématie du dollar.
“La demande de pétrole en Chine continue de croître, et nous devons bien sûr capter une partie de cette demande. Au lieu d’être en concurrence avec la Chine, nous devons collaborer avec elle”, a déclaré le prince Abdulaziz.
Le dynamisme des deux pays a également augmenté la probabilité que les discussions en vue d’un accord de libre-échange (ALE), en cours depuis 2004 entre la Chine et le Conseil de coopération du Golfe (CCG), dominé par l’Arabie saoudite, aboutissent.
Selon le ministre saoudien de l’investissement, Khalid Al Falih, tout accord doit préserver le développement de l’industrie du Golfe, alors que la région commence à s’affranchir des industries pétrolières.
Espérant un accord profitable, M. Falih a déclaré : “Nous devons permettre à nos industries d’exporter et leur donner les moyens de le faire. Nous espérons donc que tous les pays qui négocient avec nous des accords de libre-échange savent que nous devons protéger nos nouvelles industries émergentes.”