Le Premier ministre, M. Pravind Kumar Jugnauth, a procédé, lundi matin, à l’ouverture d’une conférence internationale de deux jours sur l’économie numérique et la banque numérique, qui s’est tenue à l’hôtel Le Méridien à Pointe Aux Piments. L’objectif est de fournir une plateforme à Maurice et à d’autres États africains pour discuter des opportunités et des défis découlant de la numérisation de l’économie et du secteur bancaire.
Le ministre des Finances, de la planification économique et du développement, M. Renganaden Padayachy ; le ministre des technologies de l’information, de la communication et de l’innovation, M. Darsanand Balgobin ; le secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), M. Mathias Cormann ; le directeur général de l’Economic Development Board, M. Ken Poonoosamy ; le corps diplomatique et d’autres personnalités étaient présents.
La conférence est organisée conjointement par la Banque de Maurice et l’Economic Development Board, sous le patronage du ministère des finances, de la planification économique et du développement. Les ministres des finances et les gouverneurs des banques centrales des États africains ainsi que des représentants de haut niveau des institutions régionales et internationales participent à la conférence.
Dans son discours, le Premier ministre Jugnauth a déclaré que l’île Maurice est fière d’être associée à l’OCDE, tout en soulignant que cette dernière a joué un rôle important dans les questions relatives à la fiscalité, à la lutte contre le blanchiment d’argent et à la lutte contre le terrorisme financier dans le pays. L’entretien de la coopération avec ces institutions internationales est une priorité pour le gouvernement et Maurice participe activement aux groupes de travail et aux forums de l’OCDE.
Le Premier ministre a souligné que le gouvernement s’est engagé à adopter les meilleures normes pour soutenir sa revendication d’une juridiction de substance. Il a fait remarquer que Maurice a évolué et adapté ses cadres institutionnels et réglementaires pour répondre aux exigences strictes des normes mondiales, ajoutant que le pays continuera à démontrer son engagement à respecter les normes internationales et à lutter contre les activités illégales.
Le succès de l’île Maurice, a-t-il souligné, est un rappel de ce que le pays a réalisé, passant d’une économie de monoculture à une économie diversifiée, tout en soulignant qu’aujourd’hui, l’île Maurice est un modèle de développement pour le continent africain.
Le Premier ministre Jugnauth a également déclaré que l’île Maurice est un membre fier du continent africain et qu’elle renouvelle sans cesse son engagement à s’associer aux économies africaines. Le pays, a-t-il souligné, est bien placé pour servir de plateforme pour mettre en relation les investisseurs internationaux et faciliter le développement des affaires en Afrique. Maurice est signataire de 23 accords d’évitement de la double imposition et de 24 accords de promotion et de protection des investissements qui sont essentiels pour fournir un environnement propice au commerce transfrontalier et aux motivations des risques, a-t-il souligné.
En outre, le Premier ministre a exprimé le souhait que la conférence ouvre la voie à une collaboration plus approfondie entre Maurice et l’OCDE et que Maurice devienne un membre clé de l’OCDE afin de promouvoir ses normes en Afrique.
Quant au ministre Padayachy, il a déclaré que malgré les impacts de la COVID-19, le gouvernement n’a pas fait de compromis sur la promotion du développement dans le pays. La pandémie, a-t-il souligné, a agi comme un accélérateur du développement social et économique. Il a énuméré les mesures mises en œuvre pour aider à réduire les inégalités et soutenir le potentiel de croissance, telles que l’augmentation de la pension de retraite de base et le programme d’aide salariale.
L’île Maurice, a-t-il dit, a parcouru un long chemin depuis son indépendance en 1968 et se définit aujourd’hui comme une démocratie dynamique et une économie de marché performante ouverte sur le monde.
Tout en indiquant que l’économie mauricienne est désormais sur la bonne voie, il a donné des perspectives pour l’année 2022 qui se caractérisent par une croissance de 7,2 % du PIB et de plus de 5 % en 2023, une baisse du chômage au taux de 7,8 %, et une augmentation des investissements dépassant les 105 milliards de roupies et des exportations de biens et services estimées à 292 milliards de roupies.
Il a également évoqué l’engagement du gouvernement dans la lutte contre le changement climatique. ” Notre stratégie consiste à accélérer le processus d’écologisation grâce au paquet de transformation verte, comme annoncé dans le budget 2022-2023 “, a-t-il déclaré.
Quant au Secrétaire général de l’OCDE, il a déclaré que la conférence est la preuve des bonnes relations entre l’OCDE et Maurice, ajoutant qu’elle renforcera la coopération sur le marché numérique à travers le continent. Il est grand temps pour les pays africains d’exploiter le potentiel de la numérisation pour suivre le rythme de l’économie mondiale, a-t-il souligné.
Pour sa part, M. Poonoosamy a déclaré que la numérisation offre de nombreuses opportunités dans le secteur bancaire en Afrique et il a donc souligné la nécessité de tirer parti de ce nouvel outil. Il a appelé les régulateurs à s’adapter aux nouvelles normes tout en assurant la sécurité du secteur.