La présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi, a rencontré la présidente de Taïwan, Tsai Ing-wen, mercredi, malgré les vives protestations de la Chine qui lui a demandé de s’abstenir de visiter l’île. Lors de la rencontre avec Tsai Ing-wen, Mme Pelosi a indiqué “sans équivoque” que les États-Unis n’allaient pas “abandonner” l’île. Elle a quitté Taiwan plus tard après avoir promis la solidarité et salué sa démocratie.
Mme Pelosi a qualifié Taïwan d'”inspiration pour tous les peuples épris de liberté”.
“Le monde est confronté à un choix entre la démocratie et l’autocratie. La décision de l’Amérique de préserver la démocratie ici à Taïwan reste inébranlable”, a-t-elle ajouté.
Auparavant, la Chine avait lancé un avertissement sévère, affirmant que les États-Unis “paieraient le prix” de la visite de Mme Pelosi. Taïwan est un pays autonome, mais est considéré comme une province sécessionniste par la Chine, qui souhaite un jour se réunir avec elle.
“Il y a 43 ans, l’Amérique a fait la promesse de toujours rester aux côtés de Taïwan… Aujourd’hui, notre délégation s’est rendue à Taïwan pour dire clairement que nous n’abandonnerons pas notre engagement envers Taïwan”, a déclaré Mme Pelosi en faisant référence à la loi sur les relations avec Taïwan.
Our delegation had the distinct privilege of meeting with the President of Taiwan @Iingwen today.
We discussed how America & Taiwan can deepen our economic ties, further strengthen our security partnership & defend our shared democratic values. pic.twitter.com/VL509UYK4x
— Nancy Pelosi (@SpeakerPelosi) August 3, 2022
Tôt mercredi matin, le vice-ministre chinois des affaires étrangères, Xie Feng, a convoqué l’ambassadeur américain en Chine, Nicholas Burns, pour s’opposer à la visite de l’homme politique américain sur l’île de Taïwan.
Le Global Times, quotidien du Parti communiste chinois, a rapporté qu’en représailles à cette visite, la Chine a lancé des exercices militaires massifs autour de l’île de Taïwan, dont un exercice de tir réel à longue portée dans le détroit de Taïwan et un exercice de tir réel de missiles conventionnels à l’est de l’île. Selon les analystes, la Chine ne s’en prend pas simplement à un homme politique américain de 82 ans en visite, mais vise la campagne antisécession contre les autorités sécessionnistes de Taïwan et veut accélérer concrètement le processus de réunification.
Selon l’agence de presse Xinhua, l’APL effectuera également une série d’exercices militaires à balles réelles du 4 au 7 août dans six zones différentes qui encerclent l’île de Taiwan dans toutes les directions.
Le Commandement du théâtre oriental de la Chine a déclaré dans un communiqué qu’un exercice multi-forces impliquant la Marine, l’Armée de l’air, la Force des fusées, la Force de soutien stratégique et la Force de soutien logistique conjointe, s’est déroulé dans les airs et en mer au nord, au sud-ouest et au sud-est de Taiwan mercredi.
La Chine, furieuse, a également riposté économiquement à la visite de Mme Pelosi en limitant l’importation de fruits et de poissons en provenance de Taïwan et en arrêtant les expéditions de sable vers l’île autonome.
Les manœuvres de la Chine ont mis en émoi non seulement Taïwan, mais aussi le Japon. “Les zones maritimes annoncées par la partie chinoise comme devant être utilisées pour des exercices militaires… chevauchent la zone économique exclusive du Japon. Compte tenu de la nature d’entraînement à balles réelles de cette activité militaire, le Japon a fait part de ses préoccupations à la partie chinoise”, a déclaré à la presse le secrétaire général du cabinet japonais, Hirokazu Matsuno.