La lettre pastorale du cardinal Piat pour 2022 a été retardée. Mais l’attente en valait la peine. Le chef de l’Église catholique souligne que ” le dialogue social est trop dominé aujourd’hui par la bipolarisation, par les guerres de chefs de clans qui s’affrontent dans une forme de brutalité majorité/opposition, État/société civile, secteur privé/secteur public, médias pro-gouvernementaux/médias anti-gouvernementaux, etc. “.
Cette polarisation, a-t-il dit, conduit à une paralysie de la pensée et de l’action dans la vie publique. Le cardinal Maurice Piat a ajouté : “Il est temps de dépasser nos intérêts politiques, économiques ou culturels particuliers et de donner la priorité au bien commun dans la réflexion sur des questions telles que la révision du découpage actuel des circonscriptions électorales, le système électoral actuel du “premier poste”, l’obligation pour les candidats à une élection de déclarer leur appartenance à l’une des quatre communautés, l’absence de réglementation du financement des partis politiques. Il rappelle que “toutes ces questions sont restées sans réponse sous tous les gouvernements depuis l’indépendance et que les attentes du peuple sont restées insatisfaites pendant des années par manque de volonté politique”.
Les électeurs ont également leur responsabilité dans ce dysfonctionnement de notre démocratie, selon lui. Il a déclaré : “Ils sont trop nombreux à rechercher des faveurs personnelles et des privilèges claniques auprès des hommes politiques, au mépris du bien commun. Certains d’entre nous sont les premiers à encourager nos élus à satisfaire leurs intérêts particuliers. Il est fréquent d’entendre un électeur demander à un candidat lors d’une élection : “Ki ou pou fer pou mwa ?” La vraie question, cependant, est “Ki ou pou fer pou nou pei ?”