Devrons-nous rester optimistes avec les plans mises en place pour le tourisme pour 2022 ou le redéfinir ? Les chiffres du Statistics Mauritius ne mentent pas. Pour le premier trimestre, le pays n’a accueilli que 158 818 touristes, soit 40 028 en janvier, 52 724 en février et 66 066 en mars. Avec la période creuse qui pointe le bout de son nez, d’avril à juillet, rien d’optimiste ne peut être présagé à ce stade.
1 million de touristes, une Utopie ?
Après le constat que Maurice a subi un manque à gagner de plus de 3 milliards d’euros depuis la Covid 19, Steven Obeebadoo, VPM et ministre du Tourisme avait annoncé que l’objectif de la relance est d’un million de touristes en fin 2022. Il avait alors lancé le « Relaunching Tourism As One Mauritius » qui repose sur trois axes : primo, la concentration sur les marchés déjà intéressés depuis 2019 et maximiser sur les offres de séjours longs, deux l’amélioration des installations touristiques pour un meilleur revenu par tête et tertio l’amélioration de l’expérience du voyage vers Maurice et une meilleure connectivité sur les marchés nouveaux… L’optimisme régnait encore jusqu’à ce lundi 11 avril avec les Statistiques trimestriel sur les arrivées touristiques. Le chiffre de 1 million de touristes semble loin d’être réalisable malgré tout.
TBI : Nonréalisable
Sen Ramsamy, directeur général de l’organisme Tourism Business Intelligence ne va pas par quatre chemins pour dire un grand « non » aux questions de Le Matinal, sur ce qui semble maintenant utopique. « Selon les tendances sur le premier trimestre, l’objectif d’un million de touristes en 2022 ne sera pas atteint. Sinon il nous restera encore environ 850 000 touristes à trouver pour le reste de l’année. Le gouvernement doit se donner les moyens de ses ambitions en termes d’offres touristiques, d’accès aérien, de marketing et de communications et surtout en termes de compétences requises pour sortir le tourisme de cette situation ». Il ne manque pas de relever qu’en terme de taus d’arrivage, Maurice fait en trois mois ce que les Maldives font en un mois.
ATP : Rendre réelle la Table Ronde
Même son de cloche de la part de Daniel Saramandiff, président de l’ATP (Association of Tourism Professionals). « A l’annonce même du lancement de One Mauritius, ce chiffre nous a laissé dans un scepticisme. L’optimisme doit primer mais l’objectif doit être revu à la baisse, surtout avec cette période creuse qui a déjà débuté et qui durera jusqu’en juillet. Selon nos analyses, nous pourrons atteindre un peu plus de la moitié, disons 600, 000 au minimum si nous, les professionnels accomplis dans le Tourisme, nous nous y mettons des maintenant. Nous n’allons pas être mauvaise langue, le ministère du Tourisme et la MTPA font ce qu’ils estiment être dans l’intérêt du Tourisme, mais ils passent à coté de beaucoup d’opportunités. L’office du tourisme doit rendre réelle la Table Ronde avec les professionnels du tourisme et considérer les propositions en faveur de ces stratégies touristiques qui mettra le pays en entier en avant au lieu de quelques hôtels ! il faut prendre en compte que le touriste vient à l’Ile Maurice parce que c’est une ile qui regorge de richesses naturelles et culturelles et non pas pour ses hôtels de luxe ou ses plages uniquement.
Le marketing et la communication sont à revoir surtout lors de la présentation de Maurice dans ces grands salons. Les PME dans le Tourisme veulent positionner le Tourisme comme le deuxième pilier de l’économie. Nous sommes près de faire avec un nouveau Master Plan pour redéfinir le Tourisme Mauricien à partir des aspects qui définissent vraiment le Tourisme Mauricien. Nous pouvons commencer par les ‘touristes mauriciens’ et comment dépendre d’eux pour remplir les hôtels, en deuxième les lignes qui desservent Maurice, les offres aux touristes et les nouveaux types de ‘tourisme’ à proposer au monde, en trois la redéfinition des restrictions sanitaires aux normes et pratiques internationales afin que, sans jeux de mots, le touriste ne se sente pas suffoqué à Maurice. Et sans oublier, les problèmes autour de l’hospitalité dans nos établissements qui n’est plus assuré par nos jeunes mauriciens qui aux termes de leurs études en Tourism and Hospitality Management s’envolent vers d’autres pays, car ils estiment être payés au niveau de leur dû, là-bas et pas ici ! »