« C’est un grand voyage historique », tels sont les propos du PM. Le dernier jugement du la Chambre spéciale de l’International Tribunal for the Law of the Sea (ITLOS) du 28 janvier 2021 afin de délimiter le territoire maritime de Maurice et des Maldives dans la région des Chagos ouvre Maurice à ces frontières auxquelles il avait toujours eu droit d’exercer son droit souverain. Ainsi, le Premier Ministre Pravind Jugnauth annoncé lors d’un point de presse ce lundi au Bâtiment du Trésor, le départ d’un navire transportant un important panel de scientifiques techniciens représentant ainsi que des membres de la presse internationale ayant cheval de bataille les Archipels des Chagos.
La souveraineté de Maurice sur les Chagos reconnue
Ce ‘Survey scientifique’ sera réalisé à Blenheim Reef, au nord de l’archipel. Il est prévu de durer jusqu’au 22 février, et aura pour but d’étudier la délimitation des frontières entre les eaux territoriales mauriciennes avec les Chagos, et les Maldives. A savoir, la Chambre spéciale du Tribunal international du droit de la mer a rejeté les points avancés par le gouvernement des Maldives dans le contentieux maritime approuvant par la même occasion l’avis de la Cour internationale de justice (CIJ) qui reconnait désormais que Maurice a sa pleine souveraineté sur les Archipels de Chagos.
Lors de sa déclaration à la presse, Pravind Jugnauth a souhaité rappeler que « la cour dit que les Chagos ont toujours fait partie intégrante de la République et que les colonisateurs doivent quitter les Chagos le plus vite possible. La chambre spéciale a confirmé que Maurice a la pleine souveraineté sur les Chagos ». En ligne avec ces jugements favorables, le PM a ainsi annoncé ce départ fièrement. “C’est une étape historique. Ce sera la première fois que l’île Maurice post-indépendante, en tant que République souveraine, entreprendra une telle enquête dans les eaux de l’archipel des Chagos”. La délégation mauricienne part pour les Seychelles, d’où elle embarquerait sur le Bleu de Nîmes, un navire affrété par le gouvernement mauricien et équipé des commodités nécessaires pour mener à bien les tâches d’enquête.
Les options non-considérées
Il a toutefois tenu à dire que les relations sont tendues avec les Maldives « mettre le cap sur les Chagos depuis les Maldives aurait été plus court. Mais ce pays frère a imposé des conditions totalement inacceptables. Notre autre option aurait été Rodrigues, mais le récent cyclone Batsirai et la situation pandémique a forcé à l’option du départ des Seychelles ».
La délégation
A bord du bateau, la délégation sera dirigée par l’ambassadeur Jagdish Daramchand Koonjul, représentant permanent de Maurice aux Nations unies, à New York, Olivier Bancoult et quelques Chagossiens qui connaissent l’archipel, l’avocat britannique Philippe Sands QC, des avocats et techniciens du gouvernement mauricien et des journalistes américains et britanniques avec un intérêt fort pour les archipels. Il n’y aura malheureusement pas de journalistes mauriciens à bord, faute de place. Et le PM ne fera pas parti de l’équipage car, il ne peut se permettre une telle longue absence du pays. « J’ai le cœur lourd, je suis triste de ne pas pouvoir y aller mais je suis déterminé qu’à l’avenir, je vais entreprendre une autre visite pour faire partie de ce voyage » a-t-il regretté. Il a par ailleurs informé qu’un autre voyage, vers l’archipel des Chagos, sera organisé, au cours duquel il visitera lui aussi les atolls et où la presse mauricienne pourra alors être invitée.
