Quelques heures à peine après la signature par l’Inde d’un accord d’exploitation portuaire de dix ans avec Téhéran, les États-Unis ont mis en garde contre d’éventuelles sanctions à l’encontre de tout pays envisageant de faire des affaires avec l’Iran.
En 2016, l’Inde a signé un accord pour la construction du port stratégique de Chabahar, situé près de la frontière iranienne avec le Pakistan. Lundi, elle a signé un accord à long terme avec l’Iran pour faire avancer ce projet. Le ministre indien des transports maritimes a qualifié cet accord de “moment historique dans les relations entre l’Inde et l’Iran”.
Toutefois, les États-Unis, qui ont imposé plus de 600 sanctions à des organisations ayant des liens avec l’Iran au cours des trois dernières années, pourraient ne pas être satisfaits de cette initiative.
Interrogé sur l’accord, le porte-parole adjoint du département d’État indien, Vedant Patel, a déclaré lors d’une conférence de presse mardi que les sanctions américaines à l’encontre de l’Iran restaient en vigueur et seraient maintenues par Washington. “Toute entité, toute personne envisageant de faire des affaires avec l’Iran doit être consciente des risques potentiels auxquels elle s’expose et du risque potentiel de sanctions”, a-t-il déclaré.
Fin 2018, l’Inde a pris le contrôle des opérations du port. En ouvrant une voie de transit, le port a permis aux marchandises et aux produits indiens d’atteindre l’Afghanistan et l’Asie centrale sans avoir à passer par le Pakistan, un pays avec lequel l’Inde partage une relation hostile.
Selon les autorités, 2 000 tonnes de légumineuses et 2,5 millions de tonnes de blé ont été livrées de l’Inde à l’Afghanistan via le port de Chabahar jusqu’à présent.
