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Inde : L’ancien Chef Juge De La Cour Suprême Parle Des Jugements Controversés Et Humanise Les Juges Dans Son Autobiographie

Doit Lire

L’autobiographie de l’ancien Chef Juge de la Cour Suprême de l’Inde et membre du Parlement, Ranjan Gogoi, a été publiée ce 8 décembre 2021. L’autobiographie intitulée “Justice For The Judge : An Autobiography” a été au centre des discussions et a suscité de nombreux litiges et contestations inutiles. Selon l’ancien Chef Juge de la Cour Suprême, le livre n’est pas un livre vérité. Vers la fin du livre, il mentionne qu’il y a des secrets, des opinions, des réunions et des déclarations qu’il emportera dans sa tombe.

Dans son livre, M. Gogoi raconte l’histoire dramatique de sa vie, un jeune garçon venu de la ville de Dibrugarh en Assam pour devenir le Chef Juge de la Cour suprême de la plus grande nation démocratique du monde.

Titre du livre

Les critiques ont qualifié le titre du livre comme la “défense de son mandat controversé“, le livre a été entouré de controverses. Dans une interview exclusive, Ranjan Gogoi clarifie les fausses allégations et les controverses autour de son livre.

Parlant du titre du livre, M. Gogoi dit qu’il a d’abord pensé à l’appeler “Justice pour les juges“, car l’idée derrière ce livre était d’inciter le public à voir les juges au-delà des fonctions qu’ils occupent et d’humaniser la personne assise au bureau. Il dit : “Si quelqu’un lit le livre avec un peu de patience, de soin et de prudence, cela signifie vraiment qu’il veut essayer de comprendre ses juges, essayer de comprendre la nature de la fonction judiciaire qu’ils occupent, essayer de comprendre leurs compulsions, leurs normes de discipline, leur éthique, leurs normes professionnelles qui sont un peu différentes de l’ordinaire, et si vous ne comprenez pas vos juges de la manière indiquée, alors ils risquent de faillir dans l’exercice de leurs fonctions.”

Ranjan Gogoi et non le juge en chef Gogoi

Abordant brièvement sa vie personnelle, M. Gogoi raconte comment un jeune garçon de Dibrugarh a travaillé dur pour devenir un juge de la Haute Cour en 2001, élevé à la Cour Suprême en 2012, et le Chef Juge en 2018. Il parle de ses luttes et, citant l’un des cas, il écrit comment “à son horreur“, il a dû payer 16 millions de roupies pour que la propriété de son père soit enregistrée à son nom en 2015. Le livre le qualifie d’homme de famille et des bribes d’histoires et d’exemples donnent une idée de son éducation et de ses valeurs modestes.

Controverses et jugements

Dans plusieurs chapitres, M. Gogoi interroge et défie ses détracteurs, qu’ils soient issus du système judiciaire, des médias ou même de la politique. Selon lui, la véritable menace pour le pouvoir judiciaire ne vient pas de l’exécutif mais de “champions autoproclamés des droits de l’homme et de la liberté d’expression ou d’autres causes publiques“.

Au sujet du NRC et de la volonté politique de l’exercice du NRC en Assam, M. Gogoi cite : “Ce qui était correct n’a pas été dit et ce qui n’était pas correct a été dit.” Il écrit que le NRC est une question légalement mandatée par la loi sur la citoyenneté. Il ajoute que le NRC ne sert qu’à identifier les citoyens des non-citoyens. Dans le cas où vous trouvez des non-citoyens qui ne sont pas éligibles pour être inclus dans le Registre national des citoyens, ce que vous leur faites est une décision politique et c’est une décision indépendante. Il définit clairement que la politique des banques de votes, la politique basée sur la caste, la religion n’est pas la préoccupation du juge. Il dit que certaines personnes ont sciemment mal interprété un simple exercice de documentation en expulsion forcée, ce qui a conduit à des controverses inutiles pour leur propre bénéfice.

Dans une autre partie du livre, sans nommer un haut fonctionnaire venu lui rendre visite à sa résidence, il déclare qu’il se souvient lui avoir dit franchement qu’il n’aimait pas les interférences dans son travail judiciaire.

Évoquant une autre controverse majeure autour du verdict d’Ayodhya, il déclare que si sa retraite n’avait pas eu lieu en novembre 2019, le verdict d’Ayodhya aurait peut-être été rendu plus tôt. Mentionnant l’audience marathon de quarante jours dans l’affaire du temple de Ram, M. Gogoi dit que, comme il avait d’autres affaires importantes à traiter avant la fin de son mandat, le verdict a été retardé ; sinon, il aurait pu être rendu un peu plus tôt. Faisant également taire les critiques sur le fait qu’il a emmené ses collègues juges à l’extérieur, ce qu’on appelle vaguement une “célébration”, M. Gogoi a déclaré qu’il avait seulement envie d’emmener tout le monde à dîner car ils étaient tous sous une pression constante et avaient travaillé sans interruption pendant trois mois.

Justice For The Judge - Ranjan Gogoi

En parlant de la révocation de l’article 370 au Jammu & Cachemire, où la contestation des détentions a été entendue par un banc dirigé par M. Gogoi, l’ancien Chef Juge de la Cour suprême écrit dans son livre : “Des légères déviations de la procédure établie dans l’intérêt public et dans la poursuite d’une justice substantielle seraient toujours permises et en fait attendues, en particulier de la part de la plus haute cour du pays“.

Dans l’un des chapitres, intitulé “The Many Firsts”, M. Gogoi énumère les bonnes choses qui ont résulté de son passage à la Cour, mais qui n’ont apparemment jamais été reconnues. M. Gogoi cite un de ses jugements qui a changé la façon dont les avocats principaux sont nommés dans le pays. Selon lui, il s’agit de “l’un des jugements les plus importants concernant les tribunaux“, mais il n’a pas acquis le statut de “jugement remarquable“.

Verdict

D’un côté, s’il est très intéressant de connaître l’homme derrière le bureau qui avait le pouvoir d’acquitter ou de disculper les autres, on ne peut s’empêcher de s’interroger sur l’état des fausses accusations et des procès médiatiques qui ont dû inciter l’homme à raconter sa version de l’histoire sur ces allégations et ses décisions controversées pendant son mandat. On ne peut s’empêcher d’éprouver de l’empathie pour l’homme en essayant de s’imaginer à sa place à travers son livre. Justice for the Judge : An Autobiography est une lecture recommandée. Les personnes, qui occupent le poste de juge et d’autres postes similaires, n’ont jamais le luxe de s’exprimer sur les médias sociaux ou de tenir simplement une conférence de presse. Justice For Judges défend l’état de droit et montre pourquoi l’Inde continue à défendre le système de valeurs démocratiques. Oui, il marque la lutte d’un Chef Juge, mais il cimente également la détermination et la foi de la nation dans le système judiciaire.

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