La toxicomanie a pris des différentes tournures pendant ces dernières années avec le rajeunissement de cette population ainsi que la féminisation. De ce qu’il en est du trafic, il est florissant. Le Premier Ministre souhaite que cette guerre contre la drogue porte la participation de tous les acteurs. Le rapport du National Survey Among People Who Use Drugs, qui a été rendu public ce jeudi 10 février, a pour but de guider et indiquer la situation actuelle aux concernés dans cette gestion des toxicomanes et le démantèlement des réseaux.
Le PM propose aussi son soutien politique
Selon les récentes études, le fléau prend de tels ampleurs que l’engagement de toutes les parties prenantes est indispensable afin de garantir que les politiques et les stratégies restent adaptées et pertinentes. Le PM a annoncé la mise sur pied d’un Drug Offenders Administrative Panel basé un sondage effectué auprès des consommateurs de drogue par la National Drug Secretariat en septembre dernier qui vise à mieux comprendre et évaluer cette population et les fournir des encadrements et les soins adéquats. « Les informations recueillies serviront à améliorer les causes d’abus de drogues. Ce n’est qu’ensemble que nous gagnerons la bataille contre la drogue », a fait comprendre Pravind Jugnauth.
Il a saisi l’occasion pour rappeler que c’est son gouvernement, qui est derrière le ‘National Drug Control Master Plan’ et la mise en place de la Commission d’Enquête sur la Drogue. « Notre approche de zéro tolérance envers les trafiquants de drogue a conduit à des saisies de drogue s’élevant à 4,7 milliards de roupies en 2021 et 471 millions de roupies en 2020 », a-t-il dit. Il a ainsi rappelé son engagement dans ce combat, « que ce soit moralement, politiquement… en vue d’aider ceux qui sont concernés par le démantèlement des réseaux de drogues dans le pays ». Le PM a annoncé la création d’un centre spécialisé à l’hôpital de Montagne Longue pour la réinsertion des jeunes ayant des problèmes de toxicomanie. Ce centre vient se rajouter aux 5 unités de toxicomanie créés en 2018.
Umutoni et Musango applaudissent le leadership de Pravind Jugnauth
Cette présentation au Sir Harilall Vaghjee Hall à Port-Louis a compté la participation de Christine Umutoni Représentante du l’UNDP à Maurice et aux Seychelles, le représentant de l’OMS à Maurice, le Dr Laurent Musango, plusieurs ministres et des acteurs concernés par ce combat.
Le Dr Laurent Musango, saluant l’engagement de Pravind Jugnauth, a réaffirmé le soutien de l’OMS dans les quatre démarches cruciales, notamment « réduire la stigmatisation et la discrimination qui constituent un obstacle à l’accès aux services de santé ; promouvoir l’accès à un traitement approprié ; promouvoir une approche intégrée multisectorielle ; et suivre les changements et les impacts des interventions ».
Selon les observations de Christine Umutoni, « il est crucial de s’engager dans la mesure, la surveillance et le partage des informations sur le fléau pour mieux l’attaquer, intervenir et sauver des vies »
Ally Lazer : « ce rapport est erroné »
Le président de l’Association des Travailleurs Sociaux de Maurice (ATSM) et responsable du Centre de Réhabilitation, Idriss Goomany, n’est pas encore en possession de ce rapport mais dit déjà connaitre un éventail sur sa préparation. « Cette étude par la National Drug Secretariat a été conduit d’une façon particulière, les toxicomanes notoires étaient payés pour ramener 5 autres toxicomanes pour y participer. Ils ne l’ont fait que pour l’argent et les informations recueillies ne peuvent être crédible. J’attends d’avoir une copie du rapport pour mieux me situer. Je n’étais pas parmi ces acteurs concernés présents à la présentation car je ne peux siéger avec des hypocrites » a-t-il lancé. Il a évoqué des soucis, qui selon lui, sont plus urgents. « Un contrôle véritable des douanes au port et à l’aéroport, la réintroduction de la Codéine Phosphate pour traiter les plus jeunes, un meilleur contrôle de la méthadone et du Natrezon dans les 8 centres de réhabilitation, qui malheureusement créent un nouveau type de drogués mais surtout la non victimisation du Toxicomane, il n’est victime que de son choix » a-t-il conclut, promettant de venir très prochainement avec un dossier clé sur le traitement et la gestion de ce fléau.
