Le système de quarantaine, à partir de 31 aout, va être succédé par l’auto-isolement à domicile puis suivis de tests par le ministère de la Santé. Ceci pour les cas positifs et des cas de contact avec au moins une dose de vaccin et qui sont asymptomatiques ou légèrement symptomatiques. Le système est déjà en emploi pour des personnels de santé, d’hôtellerie, naviguant entre autres. Mais ce système est aussi en utilisation pour les travailleurs étrangers.
Discrimination et risques de représailles
Ils sont plus de 60,000 à travailler à Maurice. Ces expatriés viennent du Bangladesh, l’Inde, Le Sri Lanka et du Madagascar principalement. Ils sont pratiquement tous vaccinés. Les cas positifs détectes ces dernières semaines concernent une dizaine de dortoirs. Les travailleurs étrangers positifs et en contact avec les positifs y sont confinés. Mais les conditions sont à décrier. Les plus concernés disent que ces conditions sont propices à provoquer une contamination massive, le traitement comme inhumain, discriminatoire et peut entrainer à de représailles des pays concernés
Un dortoir est un poulailler humain avant tout
Etant vaccinés et jugés asymptomatiques, ils ne risqueraient pas de graves effets secondaires. Leurs zones de résidences sont sous haute surveillance des officiers de Police, de la SSU et de la SMF. Des barrages ont été installés à la Tour Koenig, Pointes aux Sables, Coromandel, Beau Bassin, Triolet et Lallmatie. Ce qui fait gronder Fayzal Ally Beegun Coowar, « Je comprends la substitution de l’auto isolement à domicile dans la conjoncture actuelle et la réouverture des frontières, mais pas pour les expatriés, les dortoirs ne sont pas adéquats. Cela va à l’encontre du sens même de l’auto-Isolement à domicile. Un dortoir est un poulailler humain avant tout ». Ils sont au minimum à 6 dans une chambre et une cinquante au minimum dans un dortoir avec des sanitaires en commun ainsi que la cuisine et le salon. La réussite de ce système d’auto-isolement est contesté, ainsi que la psychose crée par les barrages et postes de surveillance. « Ils sont traités comme des prisonniers sous haute surveillance. Ils se sentent humiliés et sont apeurés, il n’y a rien de compréhensible de déployer une telle force policière et militaire pour surveiller des gens confinés dans des dortoirs. lls sont là pour travailler et attendent à être rétablis » dit le président de la Textile Manufacturers & Allied Workers Union. Il demande au gouvernement de venir avec un plan d’action urgent et de placer ces travailleurs en quarantaine en bonne et due forme. « Si le gouvernement ne peut pas investir dans d’autres chambres d’hôtels, il aurait pu penser à louer d’autres emplacements plus spacieux et mieux ventilés et les transformer en dortoir temporaire où il y aurait un minimum de deux personnes par chambre » dit-il. Il avertit le gouvernement sur un point possible : « Si ces expatriés se plaignent auprès de leurs ambassades respectives, il peut y avoir de représailles pour mauvais traitement. Je me demande si l’OMS approuverait cette façon de faire de notre gouvernement »
Porte ouverte à une contamination ingérable
Le Dr Gujadhur est du même avis sur les points de la discrimination et les répercussions étrangères. « L’OMS précise que dans un lieu de quarantaine ou d’isolement, la personne doit être séparé dans une bonne hygiène ou sinon espacé par 1m30 minimum, avoir des sanitaires séparés ou sinon désinfecté après chaque utilisation » rappelle-t-il. Pour lui, « Il n’y a aucun bon sens dans cette conversion des dortoirs en centre de quarantaine même pour des personnes vaccinés et asymptomatiques. C’est la porte ouverte à une contamination massive qui risque d’être ingérable. Il faut revoir ce protocole et prendre d’autres emplacements et les aménager pour cet effet » dit le Dr Gujadhur. Par ailleurs, il est favorable à l’idée de l’auto-isolement pour les individus vaccinés testé positifs qui peuvent se permettre un auto-isolement en respect des règles. Il dit même : « Il sera préférable d’imposer l’isolement à domicile pour chaque cas, qu’il s’agit d’un contact ou d’un porteur positif du virus, vacciné ou non. Les individus seront responsables de leur sécurité et de la sécurité envers les membres de leur famille respective. Il y a environ 150 enquêteurs de santé, 13 bureaux sanitaires et tant d’officiers de santé qui peuvent effectuer un travail de terrain et de porte à porte, des tests rapides, des tests PCR dûment faits et la vaccination. Avoir ce système de vaccination décentralisé ne peut que faire du bien au gouvernement et au ministère » conclut-il
Nouvelles normalités
Une quarantaine coute Rs 2800 par jour pour une personne. Ceci est un chiffre considérable compte tenue de la flambé des cas positifs recensés. Comme l’a annoncé le Ministre de la Santé Kailesh Jagutpal lors de sa dernière conférence de presse de la National Communication Committee, secondé par le Dr Kursheed Meetoo-Badulla, l’Acting Regional Health Superintendant, « Il y a une augmentation de vaccins, une plus grande capacité de tests, 60 % de la population inoculé avec une première dose et 40 % par les deux recommandés des divers vaccins anti-Covid mis à disposition dans le public dans le privé, l’ile approche l’immunité collective donc les cas qui augmentent et qui seraient à plus de 90 % asymptomatique ne devraient pas créer de psychose ou entrainaient à la zone rouge ou une quarantaine. Un auto-isolement à domicile avec l’auto responsabilité de la personne positive au Covid et les tests réguliers des instances de santé pendant cette période de 14 jours seraient efficace »
