Lundi, six adolescents ont été jugés à huis clos dans le cadre de l’affaire de la décapitation de Samuel Paty en 2020, qui a fait l’objet d’un scandale national. Samuel Paty était un professeur d’histoire française.
Lors d’un cours sur la liberté d’expression, il avait montré à ses élèves des caricatures du prophète Mahomet, ce qui avait suscité la colère de certains parents musulmans. Les images prophétiques sont désapprouvées par la plupart des musulmans, qui les considèrent comme hérétiques.
Avant de montrer les caricatures, M. Paty aurait demandé aux élèves musulmans de sortir de la salle, selon une jeune fille de 13 ans qui en aurait parlé à ses parents à l’époque. Après qu’il a été établi qu’elle n’était pas dans la classe au moment des faits, elle est accusée d’avoir porté de fausses accusations.
Un agresseur de 18 ans, d’origine tchétchène, a tué Paty, 47 ans, devant son école dans la banlieue de Paris. L’agresseur a été abattu par la police peu après l’attaque.
Les cinq autres mineurs, âgés de 14 à 15 ans, devront répondre des chefs d’accusation d’association de malfaiteurs intentionnelle ou de guet-apens. Ils pourraient avoir aidé à superviser le départ de Paty de l’école ou l’avoir identifié au meurtrier.
Les six mineurs, qui risquent chacun deux ans et demi de prison, ont été renvoyés devant le tribunal pour enfants. En raison de leur âge, ils ne peuvent pas être identifiés et, lundi, ils sont apparus au tribunal couverts de capuches.
Avant le début de l’audience, l’un des avocats des accusés, Antoine Ory, a déclaré : “Il est rongé par le regret et craint beaucoup la confrontation avec la famille de Paty”.
Par l’intermédiaire de l’avocat Louis Cailliez, la sœur de Paty, Mickaelle, a déclaré que son frère ne serait pas mort s’il n’y avait pas eu une “association fatale de petites lâchetés, de gros mensonges”. Les audiences devraient débuter le 8 décembre et se dérouleront à huis clos. En outre, huit adultes sont inculpés et doivent comparaître devant un tribunal pénal spécial.
Près de deux ans après la mort de M. Paty, le mois dernier, un jeune homme de 20 ans a attaqué une école dans le nord de la France, tuant un enseignant et en blessant gravement deux autres, suscitant de nouvelles inquiétudes quant à la violence djihadiste.