L’attaque des deux gazoducs russes vers l’Europe a alarmé une grande partie du continent et diverses organisations internationales, principalement le Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU), qui se penchera sur la question vendredi. À la demande de la Russie, le Conseil de sécurité discutera de la fuite de gaz dans la mer Baltique provoquée par l’incident.
La Russie et l’UE lancent des avertissements
La Russie et ses partenaires européens ont dépensé des milliards de dollars pour développer le gazoduc Nord Stream. Après que plusieurs États membres se sont plaints des dommages causés aux pipelines, l’Union européenne (UE) a menacé d’une “réponse robuste et unie” s’il s’avérait que la perturbation était intentionnelle, selon un diplomate. L’UE, ainsi que l’OTAN, ont également mis en garde contre la nécessité de protéger les infrastructures critiques contre ce qu’ils appellent le “sabotage”.
L’ambassade de Russie au Danemark a publié une déclaration indiquant que toute attaque contre les pipelines de Nord Stream serait considérée comme une attaque contre la sécurité énergétique de la Russie et de l’Europe.
La Russie, l’Allemagne, le Danemark, la Suède et même l’Union européenne soupçonnent la possibilité d’un sabotage sur les deux pipelines. L’attaque a perturbé les marchés de l’énergie et renforcé les préoccupations en matière de sécurité.
Selon le magazine allemand Spiegel, la Central Intelligence Agency (CIA) des États-Unis a averti l’Allemagne, il y a quelques semaines, d’éventuelles attaques sur les gazoducs de la mer Baltique.
Le Spiegel affirme que le gouvernement allemand a reçu l’avertissement de la CIA au cours de l’été, citant des sources inconnues, et que Berlin a supposé une attaque ciblée sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2.
Que sont les gazoducs Nord Stream et leur rôle dans la crise énergétique en Europe ?
Les gazoducs Nord Stream sont devenus le point de crise central d’une guerre énergétique qui s’est intensifiée entre la Russie et d’autres nations européennes. En conséquence, les principales économies occidentales ont souffert, tout comme les prix du gaz.
Le gazoduc Nord Stream 1 s’étend sur 1 200 kilomètres (745 miles) sous la mer Baltique, de la côte russe près de Saint-Pétersbourg au nord-est de l’Allemagne.
Les pipelines sous-marins ont été détruits par des explosions présumées mardi. Le gazoduc Nord Stream 1, qui était auparavant la principale voie d’approvisionnement en gaz russe vers l’Allemagne, a été fermé et est actuellement difficile à ouvrir. Le tout nouveau gazoduc Nord Stream 2 n’avait pas encore commencé à recevoir un trafic commercial.
Ouvert en 2011, il a la capacité d’envoyer un maximum de 170 millions de mètres cubes de gaz par jour de la Russie vers l’Allemagne. La Russie a réduit la quantité de gaz qu’elle envoie en Europe par le gazoduc Nord Stream 1 en le fermant temporairement, invoquant les réparations nécessaires de défauts techniques.
