Un immigrant syrien a été condamné à une peine de plus de 17 ans pour avoir, selon les autorités, participé à un complot visant à attaquer une église chrétienne à Pittsburgh, une ville de l’État américain de Pennsylvanie.
Le réfugié, Mustafa Mousab Alowemer, 24 ans, a été condamné mardi à une peine de 17 ans et quatre mois après avoir plaidé coupable à un crime fédéral consistant à essayer de donner de l’argent et des fournitures au groupe extrémiste militant Islamic Stage.
Alowemer est né en Syrie et est arrivé aux États-Unis en 2016. Selon les autorités, il avait des plans complets en 2019 pour faire exploser le Legacy International Worship Center, une petite église chrétienne du North Side de la ville. Selon l’accusation, il avait l’intention que ses activités servent d’exemple à d’autres alliés américains du groupe État islamique.
Les procureurs ont également déclaré qu’Alowemer a donné des instructions sur la fabrication et l’utilisation d’explosifs en mai 2019 à une personne qu’il pensait être un autre partisan de l’EI. Or, cette personne travaillait en fait pour le FBI. Les procureurs ont également déclaré qu’il avait acheté des clous et du dissolvant pour vernis à ongles dans le but de construire des explosifs.
Alowemer a partagé avec cette même personne des cartes, des itinéraires d’arrivée et d’évacuation, ainsi qu’un plan manuscrit en 10 points détaillant les plans de livraison d’explosifs dans un sac à dos. Une semaine après sa rencontre en juin 2019 avec cette personne, Alowemer a été arrêté.
Selon un rapport du Pittsburgh Tribune-Review, un quotidien de Pittsburg, la juge de district américaine Marilyn Horan a dit à Alowemer mardi que l’affaire n’avait apporté “rien d’autre qu’un impact tragique” sur lui et sa famille, ainsi que sur la communauté. Elle a déclaré : “Vous saviez parfaitement ce que vous faisiez. Toutes vos actions étaient conscientes, intentionnelles et délibérées.”
Les procureurs ont essayé d’obtenir une peine maximale de 20 ans pour lui. En revanche, la défense a plaidé pour une peine de huit ans, affirmant que des années de traumatisme avaient laissé Alowemer avec un trouble de stress post-traumatique et un trouble dépressif majeur, ainsi qu’un sentiment de culpabilité du survivant, après quoi il est devenu obsédé par les événements dans son pays natal.
Andrew Lipson, l’assistant du défenseur public, a déclaré: “Au moment de son infraction, il était malade, et cette maladie a contribué à son infraction. Cette maladie a déformé le monde qui l’entourait”.
L’assistante du procureur américain, Soo Song, a reconnu son traumatisme mais a souligné que son projet n’était pas seulement “un acte de terrorisme” mais qu’il présentait les caractéristiques d’un crime haineux en visant une église chrétienne dans le but de contre-attaquer ce qui s’est passé contre ISIS au Nigeria. Elle a ajouté qu’il avait également mentionné des militaires et des camarades de classe américains comme cibles potentielles.
Au tribunal, Alowemer a présenté ses excuses au pasteur de l’église, à la congrégation, à la communauté et au gouvernement.
Reconnaissant son crime, il a déclaré: “Je comprends la gravité de mon crime. Je ne pense plus et n’agis plus comme avant. Je ne soutiens plus ISIS.”
