L’île Maurice est convaincue qu’elle devrait être en mesure d’atteindre son nouvel objectif de 325 000 arrivées au cours du dernier trimestre de 2021. Avons-nous les muscles nécessaires pour y parvenir ?
Le Rapport sur les perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne du FMI publié en octobre 2020 identifiait déjà Maurice et les Seychelles comme les deux pays les plus vulnérables à la crise actuelle. Selon ce Rapport, aucun pays de la région subsaharienne n’a été épargné par une baisse de l’activité économique. Cependant, “l’impact le plus important sur la croissance a été celui des pays dépendant du tourisme comme Maurice et les Seychelles, tous deux en baisse d’environ 17 % par rapport à nos prévisions d’octobre 2019”.
Cette année, dans son rapport des services de consultation au titre de l’article IV, bien que le FMI indique qu’”avec l’arrêt du tourisme, le PIB réel s’est contracté de 15 % en 2020 et le déficit des comptes courants s’est considérablement creusé”. Néanmoins, bien qu’il s’attende à ce que les flux touristiques reprennent au second semestre, le Fonds avertit également que “les flux touristiques restent incertains et qu’une pandémie prolongée pourrait nécessiter des efforts d’endiguement coûteux et des changements de comportement rapides nuisant au tourisme”.
Le conseil d’administration du FMI a averti que des défis et des risques subsistent étant donné le rythme incertain de la reprise du tourisme.
Entre janvier et mai 2021, Maurice n’a accueilli que 2945 touristes, contre 304 872 pour la même période en 2020. Alors que les recettes touristiques se sont élevées à un total de 15,7 milliards de roupies entre janvier et mai en 2020, elles ont chuté à 522 millions de roupies entre janvier et mars, tandis que les chiffres pour avril et mai 2021 n’étaient pas disponibles.
L’objectif de 325 000 personnes fixé par les autorités pour le dernier trimestre de 2021 reste toutefois réalisable. En 2019, les arrivées de touristes entre octobre et décembre se sont élevées à 543 300. Cependant, en 2019, le pays a pu compter sur son transporteur national, qui disposait d’une flotte de 13 avions desservant 22 destinations, et sur 22 autres compagnies aériennes internationales pour amener les touristes sur ses côtes.
Air Mauritius dispose désormais d’une flotte réduite à quatre avions opérationnels et pourrait donc ne pas jouer le rôle essentiel que l’on attend d’elle pour atteindre les objectifs de croissance nationale de 325 000 arrivées de touristes entre octobre et décembre 2021. Les vols quotidiens Dubaï-Maurice d’Emirates pourraient compenser.
Par ailleurs, la décision des autorités de maintenir une quarantaine de 14 jours pourrait être dissuasive. Comme le montrent les statistiques officielles pré-pandémie, en janvier et février 2020, la durée moyenne de séjour par touriste était de 10 nuits.
