Ils sont nombreux à ne pas comprendre les mesures mis en place par le PM, Pravind Jugnauth depuis jeudi dernier pour briser la chaine de transmission de la Covid 19 et le Variant Delta. Bien qu’ils prennent les dispositions requises pour être dans les normes, ils contestent la logique de dépeupler les endroits moins risqués pour laisser plus de masses dans les endroits les plus risqués ! De plus, le mot est passé que les patrouilles de police contrôleront les lieux de cultes.
Eglises indignées
Les religieux ne mâchent pas leurs mots dans leurs réactions sur les restrictions dans les lieux de cultes. Dans une vidéo publiée sur Facebook, le Père Gérard Mongélard, Curé de l’église Sainte Helene à Curepipe dénonce : « Je suis indigné par ces incohérences. Si nous célébrons un mariage, qui est synonyme de joie, nous avons droit à 50 personnes ou si nous célébrons les funérailles, qui représente de la tristesse, nous pouvons avoir 50 personnes mais quand nous célébrons la vie et le Christ ressuscité, nous avons droit à 10 personnes seulement. Et pourtant, nous utilisons le même endroit dans tous ces cas cités. Nous comprenons que nous devons adhérer aux règlements sanitaires et des autorités car les morts augmentent. Mais il faut avoir une cohérence dans ce qui est ordonné dans les mesures. Les gens viennent pour prier. Il est mentionné dans l’évangile que nous ferons face à des détresses encore inconnues et nous sommes en plein dedans. Mais il est aussi dit qu’il faut garder l’espérance, mais si nous n’avons pas un lieu où nous pouvons garder cette espérance, où ira-t-on ? Nous ferons la messe dehors sur le parvis. Il y a une indignation qu’il faut montrer. Je le dis en mon nom sans engager l’église. »
Pour donner suite au Curé de la même paroisse, et aussi sur la page Facebook, le Vicaire Père Laurent Rivet dénonce l’incompréhension, voire même la colère, que les paroissiens rencontrent face aux mesures. « L’église a toujours joué le jeu dans les respects des consignes sanitaires. Les funérailles et mariages peuvent accueillir 50 personnes mais uniquement, 10 personnes pour les messes. Les églises ne sont pas des lieux de contamination mais ce sont des lieux de réception où il y a plus de contamination. Cela porte atteinte à un droit fondamental de tous les catholiques et mauriciens de pouvoir se rassembler pour prier. Nous encourageons le dialogue pour pouvoir trouver une solution. S’il est final que nous devons fermer les églises à partir du 15 novembre, en tant que Law Abiding Citizens, nous le ferons mais nous procèderons à la messe sur le parvis. »
Mesures pas assez réfléchies
Le Jummah Mosque a, pour sa part, émis un communiqué ce vendredi 12 novembre. Afin de se conformer aux mesures sanitaires qui limitent les rassemblements publics et privés à un nombre maximal de 50 personnes, les prières du vendredi se feront en plusieurs séances avec la participation d’un maximum de 50 personnes ainsi que pour les mariages (Nikaah) et les funérailles. Les petites mosquées seront ouvertes pour les prières quotidiennes mais l’accès sera limité à un maximum de 10 personnes à la fois.
Comme nous explique le Maulana Yunus Mohomodhossen, membre au siège de la Jamiat Ul Ulamah et Imam de la Mosquée Al Khalil « La loi c’est la loi et nous devons nous conformer. Mais la logique doit primer dans une mesure qui empêche une pratique, surtout quotidienne. Je pense que ce nombre maximal de 10 personnes devrait être revu. Il n’y a pas de mosquée à Maurice qui n’est pas assez grande pour accueillir 50 personnes à la fois pour les 5 heures de prières quotidiennes tout en assurant qu’ils gardent 1 mètre de distance au minimum entre eux. Et si la mosquée n’est pas assez grande à l’intérieure, il y a toujours l’extérieure qui peut être utilisé comme extension. Au contraire, lors d’un Nikaah ou d’un Namaz Janaaza (prières de funérailles) il y a plus de proximité que pendant la Salaat, qui est une Farz (Obligation). Nous pouvons nous accommoder pour un Namaz Janaaza en le procédant dans un espace commun dans la cour de la mosquée, idem pour le Nikaah, mais pas pour les prières journalières. Ces mesures pour les lieux de cultes ne sont pas assez réfléchies. Le public finira par croire que le risque de transmission est plus grand dans un lieu de culte que dans un autobus ! »
Ils ne refusent pas de suivre les règles pour le bien de tous. Mais ils veulent seulement plus de cohérence dans les mesures imposées.