« Le déficit budgétaire ne veut plus rien dire car il n’y a pas de budget digne de ce nom. » C’est ce qu’a déclaré le leader du Mouvement Militant Mauricien (MMM), Paul Bérenger, lors des débats budgétaires.
Il devait souligner que plus de Rs 10 milliards ont été puisés des comptes de la Central Electribity Board, de la State Bank of Mauritius, de la Financial Services Commission et de la Mauritius Port Authority (MPA) pour financer le budget. “Le ministre des Finances vient nous dire que le déficit budgétaire sera de 5% en 2021-2021. Le déficit budgétaire sera plus de 10%, soit le double de ce qu’avance le ministre des Finances”, a-t-il déclaré. Le Fond Monétaire International (FMI) et la Banque Mondial (BM) ont dit ce que c’est le rôle de la Banque Centrale de gérer la Mauritius Investment Corporation (MIC) et ils ont déclaré que si le gouvernement veut créer la MIC, il faut le faire à travers du budget de l’Etat.
En ce qui concerne l’affaire Betamax, Paul Bérenger dira que cette somme finira par sortir des poches des consommateurs et des contribuables. Quand la Bramer Bank et la BAI ont été liquidés, le gouvernement d’alors avait promis que pas un sou de l’argent public ne serait utilisé pour financer cette liquidation de l’empire BAI. Finalement, cela a coûté à l’Etat plus de Rs 20 milliards. Après la BAI, c’est maintenant Betamax. Le déficit budgétaire sera au dessus de 10 % du PIB pour la nouvelle année financière.
Il est evident que la dette publique a déjà dépassée 100% du Gross Domestic Product (GDP) et la critique la plus sévère que le FMI/BM et Moody’s a emis. La dette étrangère est arrivée à 30% et “nous savons tous que les emprunts garantis par le gouvernement ne sont pas inclus à ce jour dans la dette publique. C’est de l’irresponsabilité. Les estimations démontrent que la dette publique passera de Rs 420 milliards à Rs 500 milliards en juin 2024 et uniquement si le gouvernement n’emprunte pas à nouveau”.
La Banque de Maurice et le ministère des Finances sont devenus des experts en linguistique. La BoM a sorti un communiqué pour dire que les Rs 28 milliards sont considérés comme une avance. Il faudra presque 100 de dividend de la Banque de Maurice pour arriver à ces Rs 28 milliards.
Quant au Current Account et la Balance de paiement, le déficit augmente année après année. Les chiffres sont effrayants. Il n’y a aucun doute d’ici la fin de l’année que l’inflation dépassera 5 %. Le chiffre concernant le chômage est manipulé. Il dépasse aujourd’hui les 100 000 chômeurs.
La relance de l’économie sera très difficile, plus particulièrement dans le secteur du tourisme et ses alentours. Le ministre des Finances prévoit 650 000 touristes en un an, c’est la moitié des meilleurs chiffres avant la Covid-19. Ce n’est pas possible. “Le voyage par long courrier a pris un mauvais coût et ne se relèvera pas facilement. Personne ne sait ce qui serait le prochain variant. Sa virus pe ran tout dimoun couyon”, a-t-il ajouté. On nous a dit qu’à partir du 15 juillet, les touristes auront à rester dans les hôtels et ils auront droit aux plages en face. On permettra aux touristes de profiter de la mer et de la plage et les Mauriciens n’ont pas le droit d’entrer dans l’eau ni de profiter de la plage. Cela ne peut pas continuer ainsi. « La première étape sera un flop », a déclaré Paul Bérenger. L’industrie sucrière est dans une situation bien difficile. « Nous apprécions la nouvelle méthode de rémunération de la bagasse et le support financier aux planteurs mais rendez public le rapport de la BM pour que les travailleurs et les syndicats puissent l’étudier. Nous avons tous droit la vérité. On est d’accord de la phase out du charbon mais il faut être plus précis », a affirmé le leader du MMM.