Alors que la commissaire russe aux droits de l’enfant, Maria Lvova-Belova, s’adressait mercredi au Conseil de sécurité des Nations unies, les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Albanie et Malte ont quitté la réunion. Mme Belova est recherchée pour crimes de guerre par la Cour pénale internationale.
La Russie a organisé une réunion informelle sur l’Ukraine pour discuter de l’évacuation des enfants des zones de conflit, mais la Grande-Bretagne et les États-Unis ont empêché l’ONU de la diffuser en ligne.
Alors que la commissaire russe Maria Lvova-Belova prenait la parole dans la salle de conférence de l’ONU où se déroulait la discussion, les diplomates ont quitté les lieux.
Selon l’ambassadrice américaine aux Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, les États-Unis et la Grande-Bretagne ont bloqué la diffusion sur le web afin que Mme Lvova-Belova ne dispose pas “d’une tribune internationale pour diffuser de la désinformation et tenter de défendre les actions horribles qu’elle mène en Ukraine”.
Le mois dernier, la Cour pénale internationale a émis un ordre d’arrestation à l’encontre de Vladimir Poutine, le président de la Russie, et de Mme Lvova-Belova, les accusant d’avoir expulsé illégalement des enfants d’Ukraine et d’avoir fait entrer clandestinement des personnes en Russie depuis l’Ukraine depuis l’invasion russe du 24 février 2022.
Moscou a affirmé que, la Russie n’ayant pas ratifié l’accord créant la CPI, les ordonnances étaient illégales.
Moscou n’a pas essayé de cacher l’existence d’un programme qu’elle a utilisé pour importer des milliers d’enfants ukrainiens, mais elle préfère le présenter comme un effort charitable pour aider les orphelins et les enfants abandonnés dans les zones de conflit.
Selon Mme Lvova-Belova, environ 5 millions d’Ukrainiens, dont 700 000 enfants, se sont rendus en Russie depuis février 2022.
Elle a ajouté qu’environ 1 300 des 2 000 enfants qui venaient d’orphelinats avec des gardiens étaient depuis rentrés en Ukraine, tandis que 400 se trouvaient dans des orphelinats russes et 358 avaient été placés dans des foyers d’accueil russes.
“La Russie prétend protéger ces enfants”, a déclaré Asima Ghazi-Bouillon, diplomate britannique, qui est entrée dans la salle après l’intervention de Mme Lvova-Belova et s’est adressée au groupe, affirmant qu’il s’agissait en fait d’une stratégie calculée visant à éradiquer l’identité et le statut d’État de l’Ukraine.
“Je tiens à souligner que, contrairement à la partie ukrainienne, nous n’utilisons pas d’enfants à des fins de propagande”, a déclaré Mme Lvova-Belova après avoir montré une vidéo d’enfants ukrainiens en Russie.
Vassily Nebenzia, représentant de la Russie auprès des Nations unies, a déclaré à la presse le mois dernier que la réunion informelle avait été programmée depuis longtemps avant l’annonce de la CPI et qu’elle n’avait pas pour but de réfuter les accusations portées contre M. Poutine et Mme Lvova-Belova.
Selon les diplomates, il n’est pas courant qu’une retransmission sur le web de l’ONU soit interrompue. Toutefois, le mois dernier, la Chine a empêché les Nations unies de diffuser une conférence informelle du Conseil de sécurité sur les violations des droits de l’homme par la Corée du Nord que les États-Unis avaient convoquée.
