La 5e conférence de la Société africaine du droit du travail, qui a pour thème “Le droit du travail africain à l’ère de la technologie” et qui vise à promouvoir le partage des connaissances en matière de droit du travail entre les participants des différentes juridictions du continent africain, s’est ouverte ce matin à l’hôtel Intercontinental de Pointe aux Piments.
Environ 150 participants, dont des praticiens du droit du travail et des spécialistes des ressources humaines, assistent à cette conférence de deux jours qui se concentrera sur divers thèmes tels que le travail à distance, la vie privée et les droits au travail, l’avenir du travail et l’implication de la transformation numérique, et le droit du travail et des relations industrielles dans une île Maurice post-COVID-19, entre autres.
Présent à l’ouverture, M. Mariahven Caremben, conseiller en matière de relations industrielles et de politiques du ministère du travail, du développement des ressources humaines et de la formation, a indiqué qu’une main-d’œuvre qualifiée, mobile et flexible était devenue une condition préalable à la réalisation des objectifs économiques et sociaux.
Il a souligné que la nature du travail, la main-d’œuvre et les relations de travail sont constamment remodelées par l’évolution démographique, une plus grande intégration mondiale, une concurrence accrue et les progrès technologiques. Les entreprises de tous les secteurs utilisent la technologie pour améliorer leur efficacité et acquérir un avantage concurrentiel, a-t-il ajouté.
Caremben a souligné que les technologies émergentes sont de plus en plus utilisées pour améliorer la façon dont nous gérons les personnes, mais qu’en même temps, elles soulèvent des inquiétudes quant aux droits des travailleurs atypiques, à la confidentialité des données et à la surveillance du lieu de travail. Il a également insisté sur la nécessité pour le droit du travail de suivre le mouvement et de s’adapter à une dynamique en constante évolution, ajoutant que les gouvernements ont la responsabilité d’adapter les législations du travail afin que les travailleurs ne deviennent pas les victimes du changement.
Le gouvernement, a-t-il dit, a présenté la loi sur les droits des travailleurs en 2019 pour réévaluer le droit du travail, consolider les droits fondamentaux des travailleurs et garantir une meilleure protection de leurs emplois. Plusieurs mesures ont été prises pour le bien-être des travailleurs, à savoir le travail à domicile, les horaires de travail flexibles, le salaire minimum national et le fonds de garantie des salaires.
Également présent, le président du Redundancy Board, M. Rashid Hossen, a déclaré que la technologie avait joué un rôle clé pour assurer la continuité du travail pendant la pandémie de COVID-19 et a souligné l’importance d’exploiter le potentiel des nouvelles technologies dans les relations de travail et les relations industrielles. La conférence, a-t-il ajouté, offre aux participants une plateforme importante pour partager leur expertise et renforcer la collaboration entre les pays d’Afrique.
Pour sa part, le directeur de l’Organisation internationale du travail (OIT) de Madagascar, M. Coffi Agossou, a déclaré que l’OIT avait déployé beaucoup d’efforts pour trouver des solutions opportunes et cohérentes afin d’introduire de nouvelles normes et de protéger les travailleurs.
Il s’est également attardé sur les objectifs de l’OIT qui sont de promouvoir les droits au travail, d’encourager les opportunités d’emploi décent, d’améliorer la protection sociale et de renforcer le dialogue sur les questions liées au travail. Il est important d’introduire de nouvelles normes dans le monde du travail et de renforcer l’efficacité des institutions du travail par la modernisation du droit du travail, a-t-il ajouté.