L’île Maurice occupe la 63e place du classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. L’édition 2023 de ce classement a été publiée à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le mercredi 3 mai. Sur 180 pays, l’île Maurice est classée 63e cette année. Le pays était 64e en 2022 et 61e en 2021. Dans son rapport, RSF évoque l’augmentation des menaces et des actes d’intimidation à l’encontre des journalistes, menaces qui étaient rares ces dernières années.
RSF évoque un paysage médiatique très polarisé et rapporte que les attaques en ligne contre les journalistes ont augmenté. Pour l’organisation internationale, la scène médiatique mauricienne est scindée en deux, avec “d’une part, les médias politisés, avec la radio et la télévision nationales et les médias proches du pouvoir qui ont souvent recours à la propagande, et les médias pro-opposition susceptibles d’être boycottés par les autorités, et d’autre part, les médias disposant d’une réelle liberté de ton, mais qui peuvent verser dans le sensationnalisme et nuire à la qualité de l’information”. ”
Les médias indépendants, sérieux et fiables peinent à trouver leur place à Maurice, selon RSF qui parle de ” contrôle total ” du pouvoir politique sur la MBC.
“Le manque d’indépendance de l’organe de régulation ne contribue pas à l’émergence d’un journalisme de qualité”, écrit l’organisation, qui évoque également les sanctions visant souvent les médias proches de l’opposition. RSF fait référence à un projet de loi très controversé “remettant en cause le secret des sources, durcissant les conditions d’exercice des radios et augmentant les peines encourues par les journalistes devant les tribunaux”. L’organisation mentionne également l’augmentation des menaces et des actes d’intimidation à l’encontre des journalistes, ce qui était rare ces dernières années.