La Russie devrait expédier davantage de carburant vers l’Asie et le Moyen-Orient dans les mois à venir, l’Europe renforçant les restrictions contre l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Les données de S&P Global Commodities at Sea indiquent que les deux régions représentent une part plus importante des exportations russes depuis que la guerre a éclaté. Elles ont également mis en évidence la reconfiguration, encore inachevée, des flux énergétiques mondiaux.
Comme prochaine étape, l’Union européenne (UE) s’apprête à interdire les principales importations de brut russe à partir du 5 décembre. L’UE interdira ensuite les produits pétroliers à partir de février. Ces mesures visent à mettre davantage de pression sur Moscou pour qu’elle réoriente une plus grande partie de sa production énergétique.
La banque d’investissement américaine Morgan Stanley a indiqué que l’Inde et la Chine avaient importé ensemble 2,7 millions de barils par jour de brut et de produits russes le mois précédent. C’est 54 % de plus qu’il y a un an. La banque a également noté que les plus petites nations, c’est-à-dire le reste du monde, ont augmenté leurs importations, passant de 561 000 à 926 000 barils par jour.
Si certains acheteurs ont reconnu accepter les cargaisons russes alors que la guerre se prolonge, comme le Myanmar ou le Sri Lanka, d’autres se sont montrés plus prudents. Les vendeurs russes ont eu recours à un certain nombre de stratégies, telles que les réexportations et les transferts de navire à navire, pour étendre leurs marchés existants et trouver de nouveaux débouchés à mesure que le commerce continue de se développer. La concurrence qui résulte de l’augmentation des flux pourrait faire baisser les prix et menacer la rentabilité des raffineries.
Voici comment se construirait le commerce russe avec ces régions
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Revalorisation des cargaisons
L’un des moyens par lesquels les produits russes tels que le fioul peuvent pénétrer en Asie est de passer par ses grands centres de distribution. Les grandes installations terrestres ou de stockage dans ces régions sont parfaites pour dissimuler les carburants russes avec d’autres produits.
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Transferts de navire à navire
Avec les dernières sanctions de l’UE, les transferts de navire à navire pourraient augmenter, car certains acheteurs ne veulent pas être vus comme se procurant des carburants russes. Un premier navire charge une cargaison en provenance de Russie, la décharge sur un second, qui navigue ensuite vers la destination finale. Il s’agit d’une technique populaire pour dissimuler les mouvements commerciaux.
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Les pays émergents
Étant donné que plusieurs États de l’UE réduisent leurs importations de produits et de pétrole brut russes et que l’Union européenne resserre l’étau sur le pays, les efforts de la Russie pour trouver de nouveaux marchés se concentreront sur le Sri Lanka, le Pakistan, le Myanmar et l’Indonésie. Ces pays sont une cible facile pour la Russie, car ils doivent faire face au coût élevé des importations de carburant.
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Stockés en mer
Même si le flux de combustibles russes devrait augmenter, il est possible que l’Asie ne soit pas en mesure d’utiliser tout l’excédent, ce qui pourrait entraîner une baisse des prix et une augmentation de la quantité de combustibles stockés en mer, d’autant plus que le ralentissement de la croissance économique pourrait réduire la demande.
