Le Pentagone a annoncé que les États-Unis ont abattu jeudi un drone turc armé qui volait à proximité de leurs forces en Syrie. C’est la première fois que Washington abat un appareil turc, partenaire de l’OTAN.
Un représentant du ministère turc de la défense a affirmé que le drone abattu n’appartenait pas aux forces armées turques, mais n’a pas précisé de qui il s’agissait.
À la suite d’un attentat à la bombe à Ankara le week-end précédent, l’Agence nationale de renseignement de Turquie a mené des attaques contre des cibles kurdes militantes en Syrie, a affirmé jeudi une source de sécurité turque.
Les frappes aériennes de l’armée turque ont détruit jeudi soir 30 cibles terroristes kurdes dans le nord de la Syrie, dont un puits de pétrole, une installation de stockage et des abris, et ont “neutralisé” un grand nombre de militants, selon le ministère turc de la défense.
Des drones turcs auraient été repérés en train de mener des attaques près de Hasakah, en Syrie, jeudi matin, à environ un kilomètre des forces américaines, selon le porte-parole du Pentagone, le brigadier général Pat Ryder. Un drone turc a été abattu par des avions F-16 alors qu’il s’approchait des troupes américaines à une distance de moins de 0,5 kilomètre.
“Nous n’avons aucune indication que la Turquie visait intentionnellement les forces américaines”, a déclaré M. Ryder lors d’une conférence de presse.
La région de Hasakah, dans le nord-est de la Syrie, abrite les Unités de protection du peuple (YPG), majoritairement kurdes, qui dirigent la coalition menée par les États-Unis contre l’État islamique, également connu sous le nom de Daesh.
Ryder a indiqué que la conversation entre le ministre turc de la défense et le secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, avait été “fructueuse”.
Sur le réseau social X, le ministère turc de la Défense a déclaré que son ministre Yasar Guler avait informé M. Austin que “la Turquie est prête à mener une lutte commune avec les États-Unis contre Daesh”. “Les deux ministres ont souligné l’importance d’une coordination étroite entre les éléments américains et turcs dans les activités menées dans la région.
Les relations entre les États-Unis et la Turquie sont actuellement tendues en raison du souhait des États-Unis de voir la Turquie approuver l’adhésion de la Suède à l’OTAN.
Bien que les États-Unis n’aient jamais abattu d’avion turc, ils ont failli le faire et les tensions se sont accrues. En 2019, des avant-postes turcs dans le nord de la Syrie ont ouvert le feu sur les forces américaines à l’aide d’artillerie.
Le général Charles Q. Brown, président de l’état-major interarmées américain, s’est entretenu avec son homologue turc et a souligné “la nécessité de suivre des protocoles de déconfliction communs pour assurer la sécurité de notre personnel en Syrie”, selon un communiqué de l’armée américaine.
Selon les troupes kurdes syriennes alliées des États-Unis, depuis le bombardement d’Ankara par des militants kurdes, huit personnes ont trouvé la mort dans des frappes turques.
La Turquie considérant les forces kurdes du nord de la Syrie comme une extension du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), interdit, l’aide américaine qui leur est apportée est depuis longtemps une source de friction. L’incident qui s’est produit dimanche près des bâtiments gouvernementaux à Ankara a été revendiqué par cette organisation.