Les membres du puissant Groupe des Sept (G7) s’apprêtent à imposer davantage de restrictions à la Russie lors du sommet qui se tiendra cette semaine au Japon. Le plan de renforcement de ces restrictions porte sur l’énergie et les exportations, renforçant ainsi les efforts du plus grand pays du monde.
Ces nouvelles mesures visant à affaiblir les efforts de la Russie dans la guerre en Ukraine consistent notamment à contourner les sanctions imposées aux pays tiers, à entraver la production énergétique future de la Russie et à empêcher les échanges commerciaux qui aident l’armée russe, selon des personnes connaissant bien le dossier.
Les responsables américains cherchent également à faire en sorte que les pays du G7 acceptent de mettre en place des sanctions sur les produits d’exportation, du moins sur certains produits, c’est-à-dire de les interdire à moins qu’ils ne soient approuvés. L’administration Biden a encouragé les membres du G7 à modifier la politique de sanctions du groupe, qui autorise désormais la vente de tous les produits à la Russie, à moins qu’ils ne soient spécifiquement interdits. Il pourrait désormais être plus difficile pour Moscou d’identifier des failles dans le système de sanctions. Les États-Unis ont l’intention d’imposer ces restrictions aux secteurs les plus vulnérables de l’armée russe.
Un fonctionnaire américain a déclaré : “Il faut s’attendre à voir des changements de présomption dans quelques domaines, en particulier en ce qui concerne la base industrielle de défense de la Russie”.
Le G7 est composé des États-Unis, du Japon, du Canada, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie et du Royaume-Uni.
Le sommet du G7 s’est attaché à trouver de nouveaux moyens de restreindre l’aide de la Russie. Parmi les mesures déjà prises, citons la sévérité à l’égard des exportations, les restrictions en matière de visas et le plafonnement du prix du pétrole. Ces mesures ont pesé lourd sur le président russe Vladimir Poutine, mais son intention de faire marche arrière ne semble pas près de se concrétiser.
Toutefois, certains pays soutenant la position des États-Unis dans la guerre ont protesté contre l’option consistant à interdire totalement le commerce et à prévoir des exemptions catégorie par catégorie.
L’Union européenne a sa propre stratégie et finalise actuellement son onzième train de sanctions depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ces sanctions visent les personnes et les pays qui ne respectent pas les restrictions commerciales en vigueur.
Un haut responsable du gouvernement allemand a déclaré : “L’approche parfois discutée consistant à “tout interdire d’abord et à autoriser des exceptions” ne fonctionnera pas selon nous. Nous voulons être très, très précis et nous voulons éviter les effets secondaires involontaires”.
Pendant ce temps, les changements de langage des dirigeants du G7, tels que ceux qui stipulent que certains échanges commerciaux sont interdits à moins d’être spécifiquement exemptés, ne se traduiraient pas instantanément par des interdictions supplémentaires ou même par un changement de position de la part de la Russie.
Selon un fonctionnaire américain, “au moins le premier jour, ce changement de présomption ne modifie pas la substance de ce qui est autorisé, mais il est important pour la trajectoire à long terme de la direction que nous prenons et le caractère restrictif du régime global”.
Volodymyr Zelenskiy, le président ukrainien, s’est rendu en Europe pour s’entretenir avec le pape François et les présidents français, italien et allemand. Il devrait s’adresser aux dirigeants du G7 lors de leur sommet à Hiroshima, selon les responsables.
Dmitri Medvedev, ancien président russe, a prédit le mois dernier que Moscou mettrait fin à l’accord sur les céréales de la mer Noire, qui autorise des exportations cruciales de céréales en provenance d’Ukraine, si le G7 décidait d’imposer des restrictions à l’exportation à ce pays. La sécurité alimentaire dans la période d’après-guerre devrait être un autre sujet important du G7.