La Grande-Bretagne a annoncé lundi qu’elle retirait sa force de maintien de la paix du Mali, estimant que la dépendance croissante du pays vis-à-vis des mercenaires russes nuit à la cohérence.
Le ministre britannique des Forces armées James Heappey a déclaré que la force britannique de 300 soldats déployée au Mali depuis 2020 dans le cadre d’une mission de maintien de la paix des Nations unies quittera la région plus tôt que prévu.
Heappey a déclaré aux membres du parlement que “la responsabilité de tout cela se trouve à Bamako”, la capitale du Mali. Il a ajouté : “Deux coups d’État en trois ans ont sapé les efforts internationaux pour faire progresser la paix.”
Les relations sont de plus en plus tendues entre le Mali, ses voisins africains et l’Occident depuis que le gouvernement malien a autorisé des mercenaires russes du Groupe Wagner à se positionner sur son territoire.
Heappey a qualifié les mercenaires russes de “bande de voyous meurtriers et violateurs des droits de l’homme”.
Il a ajouté: “Le Groupe Wagner est lié à des violations massives des droits de l’homme et le partenariat du gouvernement malien avec le Groupe Wagner est contre-productif pour une stabilité et une sécurité durable dans leur région.”
La France avait annoncé initialement cette année qu’elle retirait son énorme force du Mali après que les relations se soient détériorées avec une junte qui a pris le pouvoir en 2020. La France, qui a colonisé le Mali de 1892 à 1960, a établi une mission de neuf ans et avait 5 500 soldats dans le pays pour combattre les militants islamiques.
Le Mali est confronté au chaos depuis une rébellion en 2012, lorsque des soldats rebelles ont renversé le président. Le vide de pouvoir a par conséquent conduit à une insurrection djihadiste contre laquelle la France a mené une guerre et a finalement chassé les djihadistes du pouvoir en 2013.
Les insurgés sont toujours actifs au Mali, et depuis 2015, des groupes extrémistes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique ont migré du nord aride du pays vers son centre plus peuplé, incitant à l’hostilité et à la violence entre les différents groupes ethniques qui s’y trouvent.
Heappey a déclaré que la Grande-Bretagne continuait à soutenir le Mali et l’ensemble de la région du Sahel. Il a également parlé de la réunion de collègues de toute l’Europe et de l’Afrique de l’Ouest au Ghana la semaine prochaine “pour coordonner notre réponse renouvelée à l’instabilité dans le Sahel.”
