Le pape François a présidé dans la basilique Saint-Pierre de Rome, jeudi 5 janvier, les funérailles de son prédécesseur le pape Benoît XVI en présence de 50 000 fidèles auxquels se mêlaient chefs d’Etat et têtes couronnées.
Le corps du pape émérite a été transféré vers la basilique où s’est tenu un rituel de bénédiction. Le cercueil a ensuite été déplacé à l’intérieur de la basilique Saint-Pierre pour y être inhumé.
Environ 4 000 cardinaux pour la messe. “Benoît (…) que ta joie soit parfaite en entendant la voix (de Dieu), définitivement et pour toujours !” a lancé le pape lors de son homélie prononcée depuis l’autel dominant la gigantesque esplanade devant la basilique. La messe, de rite latin et en plusieurs langues, était concélébrée par plus de 4 000 cardinaux. Mais son caractère exceptionnel résidait dans la présence d’un pape aux obsèques de son prédécesseur, une première dans l’Histoire récente de l’Église.
À la fin de la cérémonie, le cercueil a été transporté à l’intérieur de la majestueuse basilique Saint-Pierre, où il a été inhumé dans la crypte où reposait son prédécesseur, Jean Paul II, jusqu’à sa béatification en 2011, date à laquelle son cercueil avait été déplacé.
Auparavant, le pape François, debout et appuyé sur une canne, a fait un signe de croix devant le cercueil, l’a brièvement touché puis a incliné la tête en
Parmi les nombreux chefs d’État et de gouvernement présents dans l’assemblée figurait notamment le chancelier allemand Olaf Scholz, compatriote du défunt pape. Les cloches ont retenti à 11 h heure locale, dans plusieurs villes allemandes, dont le village natal de Benoît XVI en Bavière, Markt.
Conformément à la tradition, le cercueil en cyprès de Benoît XVI contient des pièces de monnaie et médailles frappées pendant son pontificat, son pallium (vêtement liturgique) ainsi qu’un texte décrivant brièvement son pontificat, placé dans un cylindre métallique.
Un tel événement est une première dans l’Histoire récente de l’Église catholique qui compte 1,3 milliard de fidèles dans le monde. En 1802, Pie VII avait célébré les obsèques de Pie VI, mort en exil en France trois ans plus tôt, mais ce dernier n’avait pas renoncé à sa charge.
La mort de Benoît XVI met un terme à dix ans de cohabitation entre deux hommes en blanc au Vatican, du jamais vu dans l’Histoire deux fois millénaire de l’Église. Son pontificat a été marqué par de multiples crises, à l’image du scandale des Vatileaks en 2012, qui avait mis au jour un vaste réseau de corruption au Vatican.
Le Portugal a décrété une journée de deuil national. En mémoire du pape émérite Benoît XVI, a annoncé mercredi la présidence portugaise. Le chef de l’Etat portugais, Marcelo Rebelo de Sousa, fervent catholique, fait partie des personnalités politiques attendues au Vatican pour assister aux funérailles de Benoît XVI. La France est pour sa part représentée par le ministre de l’Intérieur et des Cultes, Gérald Darmanin.
