Selon un agent commercial du pipeline et des données de surveillance des navires mercredi, le Niger, pays enclavé, a relancé ses exportations de pétrole brut via le Bénin après qu’un désaccord entre les deux pays a interrompu le flux de pétrole via un nouveau pipeline sponsorisé par la Chine vers la côte de l’Afrique de l’Ouest.
Le conflit est né de la réticence du Niger à lever une interdiction sur les importations béninoises, ce qui a incité son voisin côtier à bloquer les expéditions via le pipeline soutenu par PetroChina en mai. Le Niger a interrompu le flux de pétrole via le pipeline en juin.
L’Aura M, un pétrolier battant pavillon libérien, est arrivé au port du Bénin mardi avec environ un million de barils de pétrole en provenance du Niger, selon un représentant de l’opérateur du pipeline, West African Gas Pipeline Company (Wapco), qui s’est entretenu avec Reuters mercredi.
Les informations de surveillance des navires du service international d’analyse maritime MarineTraffic ont révélé que le navire a été chargé et a quitté le port du Bénin mardi après-midi.
Selon les données, il devait arriver en Chine le 10 octobre. Il a été observé pour la dernière fois mardi au large des côtes de l’Afrique de l’Ouest, dans le golfe de Guinée.
L’oléoduc de 90 000 barils par jour exploité par Wapco a été mis en service plus tôt cette année. Il rejoint les côtes du Bénin et le champ pétrolier d’Agadem au Niger sur une distance d’environ 2 000 kilomètres.
Les divergences politiques au sein de l’organisation régionale ouest-africaine connue sous le nom de CEDEAO l’ont amenée à imposer des sanctions au Niger l’année dernière, ce qui explique pourquoi le Niger a contesté l’invitation du Bénin.
Plus tard, la CEDEAO a allégé ses sanctions contre le Niger, mais Niamey n’a pas autorisé les importations en provenance du Bénin en échange. Mercredi, on ne savait pas immédiatement comment le conflit avait été réglé pour que le Niger recommence à exporter du pétrole.
Dans le cadre d’un accord de 400 millions de dollars, le Niger exporterait du pétrole brut via l’oléoduc à China National Petroleum Corp (CNPC), un acteur majeur de l’industrie pétrolière.