Le Mali, pays d’Afrique de l’Ouest, est devenu vigilant sur le plan de la sécurité. Le ministre des affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a déclaré mardi que le gouvernement militaire exercera son droit à l’autodéfense si la France continue de porter atteinte à la souveraineté territoriale et à la sécurité du pays.
Le Mali affirme que la France menace sa sécurité
Dans un discours prononcé lors du briefing du Conseil de sécurité des Nations Unies à New York, Abdoulaye Diop a parlé de la violation des lois de sécurité du Mali. Il a accusé la France de violer l’espace aérien malien et de livrer des armes aux militants islamistes. Il a également souligné le fait que ces livraisons mettent en danger et affaiblissent le pays depuis 10 ans. La France a démenti toutes ces allégations et a qualifié son engagement au Mali de “totalement transparent”.
“Il faut qu’il y ait une réunion spécifique du Conseil de sécurité qui nous permette de mettre en lumière des preuves concernant des actes de duplicité, des actes d’espionnage et des actes de déstabilisation menés par la France”, a déclaré le ministre des affaires étrangères.
“Le gouvernement du Mali se réserve le droit d’exercer son droit de légitime défense (…) si la France continue à porter atteinte à la souveraineté de notre pays et à porter atteinte à son intégrité territoriale et à sa sécurité nationale”, a-t-il ajouté.
La France et le Mali ont connu des frictions dans leurs relations depuis le coup d’État d’août 2020 et, en conséquence, la France a retiré ses troupes déployées en 2013. Le Mali est confronté au militantisme islamiste depuis 2012, lorsqu’il s’est emparé d’une rébellion touareg dans le nord du pays. Au cours des deux dernières années, le pays d’Afrique de l’Ouest a été le théâtre de deux coups d’État militaires.
Un gouvernement militaire a pris le pouvoir en août 2020 et a intensifié les problèmes avec la France. Cette dernière avait envoyé des troupes dans son ancienne colonie dans ce que beaucoup percevaient comme un effort pour maintenir son influence sur la nation.
Le Mali accusé de violation des droits de l’homme
Abdoulaye Diop a rejeté les accusations de violations des droits de l’homme par l’armée malienne que l’ONU et d’autres pays ont rapportées. L’ONU et d’autres pays avaient accusé les soldats maliens de torturer et de tuer des civils soupçonnés d’être liés aux djihadistes.
Qualifiant ces accusations d'”infondées” et mettant en garde contre l'”instrumentalisation” des questions relatives aux droits de l’homme, M. Diop a souligné que le retrait des troupes étrangères n’entraînerait pas de vide sécuritaire.
Selon une annonce militaire, les patrouilles de surveillance de l’Allemagne dans l’est du Mali ont été interrompues le 19 septembre parce que l’armée n’a pas pu obtenir de droits de survol. Les forces djihadistes ont depuis progressé plus à l’est, s’emparant de territoires, tuant des centaines de personnes et en déracinant un millier d’autres.
Lundi, une autre attaque dans le nord du Mali a coûté la vie à quatre membres du personnel de l’ONU.
Il y a deux mois, dans une lettre adressée à l’ONU, le Mali avait insinué que la France avait violé son espace aérien et livré des armes aux militants islamistes dans le but de déstabiliser le pays d’Afrique de l’Ouest.
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