Sur fond de manœuvres chinoises dans les eaux taïwanaises, des discussions relatives aux questions maritimes autour de la mer de Chine orientale contestée ont eu lieu lundi entre les représentants de la Chine et du Japon.
La réunion, qui s’inscrit dans le cadre de pourparlers réguliers depuis 2012, a eu lieu alors que la flotte de défense chinoise – avions et navires – simulait des attaques contre Taïwan après la rencontre entre la présidente de Taïwan, Tsai Ing-wen, et le président de la Chambre des représentants des États-Unis, Kevin McCarthy, aux États-Unis.
Avant les entretiens, le chef de la délégation chinoise, Hong Liang, a exprimé son intention de recevoir la coopération du Japon dans le domaine maritime et s’attend à une “conversation approfondie” avec les responsables du pays.
Hong Liang, fonctionnaire du ministère chinois des affaires étrangères, est directeur général des affaires frontalières et océaniques. Le contingent officiel japonais est dirigé par Takehiro Funakoshi, directeur général des affaires asiatiques et océaniques. Lors de la dernière réunion entre les deux pays en novembre, Liang a condamné le Japon pour avoir fait des remarques indésirables sur les actes de la Chine dans le détroit de Taïwan, qui sépare le pays de la Chine. À l’époque, M. Liang avait également demandé au Japon de retirer ses navires des eaux proches des îles environnantes de la mer de Chine orientale revendiquées par les deux pays.
Les deux pays s’affrontent régulièrement, par l’intermédiaire de leurs garde-côtes, dans les eaux entourant les îles contrôlées par le Japon, connues au Japon sous le nom de Senkaku et en Chine sous le nom de Diaoyu. En mars, la Chine et le Japon ont mis en place une ligne téléphonique d’urgence afin de prévenir tout incident aérien ou maritime dans les eaux contestées.
Exercice maritime de la Chine autour de Taïwan
Lundi, dernier jour des exercices prévus, l’armée chinoise a procédé à des manœuvres de blocus maritime et aérien autour de Taïwan. Un porte-avions chinois a participé à des patrouilles de combat et Taipei, la capitale de Taïwan, a signalé une augmentation du nombre d’avions volant à proximité de l’île.
Après le retour de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen à Taipei, à la suite d’une réunion avec le président de la Chambre des représentants des États-Unis, Kevin McCarthy, à Los Angeles, la Chine a annoncé les trois jours d’exercices samedi.
Selon la télévision d’État chinoise, des navires de guerre et des avions se sont entraînés à “former une situation de blocus multidirectionnel englobant les îles”, y compris des bombardiers H-6 à capacité nucléaire armés de véritables missiles.
Selon le rapport, “dans le détroit de Taïwan, au nord-ouest et au sud-ouest de Taïwan et dans les eaux à l’est de Taïwan, les forces chinoises ont pris l’initiative d’attaquer, tirant pleinement parti de leurs avantages en termes de performances, manœuvrant avec souplesse pour saisir des positions favorables et avançant à grande vitesse pour dissuader leurs adversaires”.
Le porte-avions Shandong aurait participé à des patrouilles de combat, selon le commandement du théâtre oriental de l’Armée populaire de libération, qui a également fourni des images d’avions à réaction décollant de son pont.
Taïwan surveille la progression du Shandong dans l’océan Pacifique depuis la semaine dernière.
Quatre chasseurs chinois J-15 basés sur des porte-avions ont été vus en train de survoler l’océan Pacifique à l’est de Taïwan sur une carte des actions de l’armée de l’air chinoise de la veille, publiée lundi par le ministère taïwanais de la défense.
Intérêt du Japon pour les activités chinoises
Selon le porte-parole du gouvernement japonais, le pays observe “avec grand intérêt” les exercices militaires chinois autour de Taïwan. La proximité des îles japonaises et de Taïwan a préoccupé le premier pays dans le contexte des exercices militaires chinois dans la région.
“L’importance de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taiwan n’est pas seulement importante pour la sécurité du Japon, mais aussi pour la stabilité de la communauté internationale dans son ensemble”, a déclaré à la presse le secrétaire général du cabinet, Hirokazu Matsuno.
