L’envoyé russe à Minsk a annoncé dimanche que la Russie allait déplacer ses armes nucléaires tactiques près des frontières occidentales du Belarus, les plaçant ainsi à la frontière de l’OTAN et risquant d’aggraver l’impasse entre Moscou et l’Occident.
Le 26 mars, le président Vladimir Poutine a annoncé que la Russie allait déployer des armes nucléaires tactiques au Belarus, envoyant ainsi l’un des signaux nucléaires les plus manifestes du pays depuis le début de son invasion de l’Ukraine il y a un peu plus d’un an.
Les deux voisins slaves, qui forment officiellement un “État-union”, discutent depuis des années d’une intégration plus poussée. Ce processus s’est accéléré à la suite de l’approbation par Minsk de l’utilisation par Moscou du territoire biélorusse pour envoyer des soldats en Ukraine en 2014.
Boris Gryzlov, l’envoyé russe au Belarus, a déclaré à la télévision publique biélorusse que les armes “seront déplacées à la frontière occidentale de notre État membre et augmenteront les possibilités d’assurer la sécurité”. Malgré l’agitation qui règne en Europe et aux États-Unis, cela sera fait”. M. Gryzlov n’a pas précisé l’emplacement des armes, mais il a affirmé qu’une installation de stockage serait achevée d’ici le 1er juillet, conformément à la directive de M. Poutine, et qu’elle serait ensuite déplacée à l’ouest de la Biélorussie.
La Biélorussie a des frontières communes avec la Lituanie et la Lettonie, au nord, et avec la Pologne, à l’ouest. Ces pays font tous partie du flanc oriental de l’OTAN, qui a été renforcé par davantage de soldats et de matériel militaire à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
La perspective que la Russie puisse livrer des armes nucléaires stratégiques au Belarus a alarmé les États-Unis et d’autres alliés de Kiev, le président américain Joe Biden la qualifiant d'”inquiétante”. Selon le président Alexandre Loukachenko, qui a fait cette déclaration vendredi, le Belarus permettrait à la Russie d’y installer des missiles balistiques intercontinentaux.