De plus en plus attaqué, alors que les sondages montrent l’inquiétude du public face à la hausse des prix, le président Biden a fait une déclaration publique sur l’inflation.
“Mon administration comprend que si nous devions un jour connaître une inflation incontrôlée sur le long terme, cela poserait de réels défis à notre économie. Ainsi, bien que nous soyons convaincus que ce n’est pas ce que nous voyons aujourd’hui, nous allons rester vigilants quant à toute réponse nécessaire”, a déclaré le président Biden dans une déclaration du 19 juillet.
Afin de répondre aux principales priorités du président Biden, les démocrates du Sénat ont accepté, le 13 juillet, un paquet de 3,5 billions de dollars pour étendre les prestations de Medicare, renforcer les programmes fédéraux de sécurité sociale et lutter contre le changement climatique. Une somme supplémentaire de 600 milliards de dollars a également été approuvée dans le cadre d’un plan d’infrastructure bipartisan distinct.
Il est clair que cela n’a pas suffi à rassurer les Américains sur la diminution de leur pouvoir d’achat. Les coûts des articles, allant du logement, de la nourriture et du gaz au bois de construction et aux voitures d’occasion, ont augmenté. Un phénomène économique de hausse soudaine et massive des prix qui n’a pas été enregistré aux États-Unis depuis 40 ans selon les experts.
Selon le Bureau américain du travail, l’inflation dépasse la hausse des salaires de 5 % et continue d’augmenter alors que le taux d’inflation a rarement dépassé 2 % au cours des dix dernières années.
Sollicités par la presse, des collaborateurs de la Maison Blanche ont déclaré que le gouvernement américain pense que ce “phénomène” est temporaire et qu’il est dû au fait que l’économie se réajuste à la nouvelle normalité, après une crise qui ne se produit qu’une fois par siècle.
En France, l’inflation reste relativement faible. Toutefois, une hausse des prix est constatée depuis le début de l’année. Entre juin et mai 2021, l’inflation a augmenté de 0,2% et de 0,3% entre avril et mai.
Bien que la Banque centrale européenne prévoie un taux d’inflation moyen de 1,4 % pour l’ensemble de la zone UE, l’économiste français Patrick Artus appelle à la prudence.
Artus, qui vient de publier un livre sur l’économie post-pandémique, estime qu’une série de facteurs allant de la relocalisation des grandes entreprises en France au vieillissement de la population vont bientôt peser. S’il reconnaît lui aussi que l’inflation dans sa forme actuelle est temporaire, il met en garde contre d’autres facteurs qui n’ont pas été pris en compte par les institutions statistiques. En cas d’escalade de l’inflation, dit-il, la crise risque d’être encore plus redoutable.