James Cleverly, ministre des affaires étrangères du Royaume-Uni, demandera à la Chine d’être plus transparente sur les causes de ce qu’il appelle le plus grand renforcement militaire de l’histoire en temps de paix et a averti que le secret pourrait résulter en une “tragique erreur de calcul”.
En raison des restrictions imposées par Londres aux investissements chinois pour des raisons de sécurité nationale et de l’inquiétude croissante suscitée par l’agressivité militaire et économique de Pékin, les relations entre la Grande-Bretagne et la Chine sont au plus bas depuis des décennies.
Mardi soir, M. Cleverly prononcera un discours à Mansion House, dans le secteur financier historique de Londres, où il déclarera que le Royaume-Uni souhaite renforcer la coopération avec ses amis de la région indo-pacifique et que la Chine doit faire preuve de transparence quant à ses objectifs.
Selon des extraits fournis par son bureau, M. Cleverly ajoutera : “Je demande instamment à la Chine d’être tout aussi ouverte sur la doctrine et les intentions qui sous-tendent son expansion militaire, car la transparence est assurément dans l’intérêt de tous et le secret ne peut qu’accroître le risque d’une tragique erreur de calcul”.
Après que le Premier ministre Rishi Sunak a déclaré la fin de ce qui était considéré comme un âge d’or des relations sous l’ancien Premier ministre David Cameron, la Grande-Bretagne réajuste sa stratégie à l’égard de la Chine.
Les dirigeants de la France, de l’Allemagne et de l’Espagne se sont rendus en Chine au cours des six derniers mois et ont encouragé le dialogue avec la deuxième économie mondiale, mais les États-Unis et la Grande-Bretagne adoptent une position plus agressive face à ce qu’ils considèrent comme un danger croissant pour leurs intérêts et leurs valeurs de la part de Pékin.
Cleverly fera valoir que tenter d’isoler la Chine serait une erreur et qu’une collaboration est nécessaire dans des domaines tels que la lutte contre le changement climatique, la prévention des pandémies, la préservation de l’économie et la prévention de la prolifération nucléaire.
“Il serait clair et facile – peut-être même satisfaisant – pour moi de déclarer une nouvelle guerre froide”, dira-t-il. “Clair, facile, satisfaisant – et faux”.
Mais M. Cleverly affirmera que si Pékin enfreint les accords internationaux ou viole les droits de l’homme, la Grande-Bretagne défendra ses intérêts en matière de sécurité nationale et critiquera Pékin. M. Cleverly profitera de son discours pour critiquer la façon dont le peuple ouïghour est traité au Xinjiang, en Chine.
Il accusera la Chine d’avoir créé “une version du XXIe siècle de l’archipel du goulag” et d’avoir “enfermé plus d’un million de personnes au plus fort de cette campagne, souvent pour n’avoir fait qu’observer leur religion”.