Le gouvernement burkinabé a écrit au ministère français des affaires étrangères en décembre pour demander que l’ambassadeur de France quitte le Burkina Faso, une demande que le bureau a qualifiée de “non habituelle”.
En ce qui concerne les rumeurs selon lesquelles elle aurait fait cette demande à Paris le mois dernier, l’administration burkinabé s’est abstenue de faire une déclaration officielle.
La porte-parole du ministère français a reconnu avoir reçu une telle lettre dans une réponse par courriel, mais elle s’est abstenue de fournir des informations supplémentaires ou de révéler comment le ministère avait réagi.
“Les autorités de transition burkinabè nous ont certes envoyé un courrier. Comme il ne s’agit pas d’une procédure habituelle, nous ne pouvons pas la commenter publiquement”, a-t-elle déclaré.
Il n’a pas été possible de déterminer dans l’immédiat où se trouvait l’ambassadeur français Luc Hallade ni son état de santé. L’ambassade de Ouagadougou a refusé de répondre.
La déportation présumée signifie une détérioration des liens entre la France et le Burkina Faso, une ancienne colonie française en Afrique de l’Ouest où la France maintient toujours des liens étroits et a des forces spéciales stationnées.
Les manifestations militaires anti-françaises se sont multipliées cette année, en partie à cause des accusations selon lesquelles la France n’a pas fait assez pour combattre une insurrection islamiste qui a récemment quitté le Mali voisin.
Les troubles politiques d’août 2020 au Mali, les coups d’État militaires de janvier 2022 et de septembre 2022 au Burkina Faso et le coup d’État militaire de mai 2021 au Mali ont tous été causés par l’insécurité prolongée.
Le jour du second coup d’État et le 18 novembre, des foules enragées ont attaqué l’ambassade, le centre culturel et la station militaire française au Burkina Faso. Les manifestants ont exhorté les autorités militaires temporaires à demander à la Russie de les aider à combattre les militants, comme elles l’avaient fait au Mali, et ont exigé le départ de la France.
Barbara Manzi, haut fonctionnaire de l’ONU, a été contrainte de quitter le pays par les autorités burkinabées fin décembre, après que celles-ci l’eurent accusée de donner une image peu reluisante de la situation en matière de sécurité.