La compagnie aérienne indienne Go First a annoncé mardi qu’elle avait déposé une demande de résolution d’insolvabilité car elle n’était pas en mesure de payer ses dettes et que 50 % de sa flotte était clouée au sol, en raison de “moteurs défectueux” fabriqués par l’entreprise américaine Pratt & Whitney.
En outre, la compagnie aérienne, qui appartient au groupe Wadia, a affirmé que Pratt & Whitney n’avait pas tenu compte de la directive d’un arbitre d’urgence de livrer “au moins 10 moteurs de rechange en location en état de marche d’ici le 27 avril 2023”. Pratt & Whitney a répondu qu’elle “se conformait à la décision arbitrale de mars 2023” et qu’elle ne pouvait pas faire d’autres commentaires car “il s’agit maintenant d’une question de litige”.
Selon le PDG Kaushik Khona, la compagnie aérienne a demandé une procédure de résolution volontaire de l’insolvabilité devant le National Company Law Tribunal (NCLT). Depuis l’effondrement de Jet Airways en 2019, c’est la première compagnie aérienne importante du pays à se déclarer en faillite.
Go First a reçu une mise en demeure
La compagnie aérienne a confirmé plus tôt dans la journée que tous les vols seraient annulés pendant trois jours, du 3 au 5 mai, en raison des conditions météorologiques. À la suite de cette décision, la DGCA, l’autorité de régulation de l’aviation, a adressé à la compagnie aérienne une mise en demeure.
La compagnie a été sommée de fournir des informations sur les efforts qu’elle a déployés pour atténuer les désagréments subis par les passagers qui avaient réservé des billets pour les vols annulés. La DGAC a également demandé à la compagnie de fournir un plan d’action pour assurer les vols selon le calendrier prévu à partir du 5 mai 2023.
Le ministre indien de l’aviation, Jyotiraditya Scindia, a déclaré dans un communiqué : “Go First a été confronté à des problèmes critiques de chaîne d’approvisionnement en ce qui concerne ses moteurs. Le gouvernement a aidé la compagnie aérienne de toutes les manières possibles. La question a également été abordée avec les parties prenantes concernées. Il est regrettable que ce goulot d’étranglement opérationnel ait porté un coup à la situation financière de la compagnie aérienne. Nous avons appris que la compagnie aérienne avait saisi la NCLT. Il est prudent d’attendre que la procédure judiciaire suive son cours.
Déclaration de la compagnie aérienne
La compagnie aérienne a publié la déclaration suivante concernant son dépôt de bilan : “Go First a dû prendre cette mesure en raison du nombre toujours croissant de moteurs défaillants fournis par International Aero Engines, LLC de Pratt & Whitney, ce qui a conduit Go First à devoir clouer au sol 25 avions (équivalant à environ 50 % de sa flotte d’Airbus A320neo) à compter du 1er mai 2023. Le pourcentage d’avions cloués au sol en raison des moteurs défectueux de Pratt & Whitney est passé de 7 % en décembre 2019 à 31 % en décembre 2020 et à 50 % en décembre 2022. Et ce, bien que Pratt & Whitney ait donné plusieurs assurances au fil des ans, qu’elle n’a pas respectées à plusieurs reprises”.
Selon Go First, le problème l’a conduit à immobiliser 25 avions, soit environ la moitié de sa flotte d’Airbus A320neo, ce qui lui a coûté 1,3 milliard de dollars en revenus et dépenses manqués.
