La ruée sur la Silicon Valley Bank (SVB), la plus grande faillite d’un organisme financier depuis le plus fort de la crise financière il y a plus de dix ans, a incité les autorités de régulation américaines à prendre rapidement des mesures pour saisir les actifs de la banque vendredi.
La 16e banque des États-Unis, la Silicon Valley Bank, s’est effondrée la semaine dernière à la suite d’une ruée des déposants, principalement des travailleurs du secteur technologique et des entreprises financées par du capital-risque, pour retirer rapidement leurs fonds.
Les derniers efforts de la banque pour lever des fonds supplémentaires ont échoué parce qu’elle n’était pas en mesure de faire face aux retraits massifs des clients.
En conséquence, les autorités américaines ont officiellement pris le contrôle de la banque et en ont confié l’administration à l’agence américaine chargée de l’assurance des dépôts, la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC).
SVB, une banque spécialisée dans le financement de start-ups, était l’une des plus grandes banques américaines en termes d’actifs totaux à la fin de 2022, avec 209 milliards de dollars d’actifs et environ 175,4 milliards de dollars de dépôts. Sa faillite est la deuxième plus grande faillite d’une banque de détail dans l’histoire des États-Unis.
Le mouvement de panique sur les marchés a commencé jeudi après que SVB a annoncé qu’elle tentait de lever rapidement des capitaux pour faire face aux retraits massifs des clients, mais qu’elle avait échoué et avait vendu pour 21 milliards de dollars de titres financiers, perdant ainsi 1,8 milliard de dollars.
La hausse soudaine des taux d’intérêt, qui réduit la valeur des obligations dans les portefeuilles des investisseurs et augmente le coût du crédit, a renforcé leurs inquiétudes quant à la solidité de l’ensemble du secteur bancaire et les investisseurs ont été pris de court par la nouvelle.
Jeudi, les quatre plus grandes banques américaines ont perdu 52 milliards de dollars en bourse, entraînant dans leur sillage les établissements asiatiques puis européens.
À Paris, BNP Paribas a chuté de 3,82 %, le Crédit agricole de 2,48 % et la Société générale de 4,49 %. La banque britannique Barclays a chuté de 4,09 %, la banque allemande Deutsche Bank de 7,35 % et la banque suisse UBS de 4,53 %.
Depuis la crise financière de 2008/2009 et la faillite de la banque américaine Lehman Brothers, les banques sont tenues de fournir à leurs régulateurs nationaux et européens des preuves renforcées de leur solidité.
Par exemple, elles doivent plaider en faveur d’un capital minimum plus élevé pour couvrir les pertes.