Le manque de personnel dans les hôpitaux et surtout à l’hôpital du New ENT, le centre de traitement officiel de la Covid 19 a été fortement ressenti ces derniers temps. Le problème persiste depuis la deuxième vague de Covid-19, selon le président du Nursing Association Ram Nowzadik, et cela malgré un recrutement de 90 infirmiers.
First Liners essoufflés
« Nous sommes les first liners des front liners. Si la situation était gérable pendant la première vague en 2020, la deuxième vague a essoufflé le personnel. Nous avons besoin de nouveaux infirmiers et le but est de persuader le ministère de santé de recruter 250 infirmiers par an pour rafraichir cette population qui comptent de moins en moins de membres chaque année » avance-t-il. Effectivement, il y a la retraite où dans ce cas, il y a entre 150 à 200 départs par an, le changement de carrière ou le terme de cette carrière ou encore le décès.
Il ne cache pas qu’au début de la pandémie, il y avait 3958 infirmiers de tous grades reparties sur l’ile. Le chiffre s’est affiné mais aussi les membres se sont vus contraints de travailler des heures supplémentaires, pendant leurs jours de repos, des doubles ‘shift’ pendant sept jours d’affilé jour et nuit ou sur deux semaines en heures normale et en heures supplémentaires avec deux jours de congé pour chaque semaine avec une interdiction de quitter l’enceinte de l’établissement sous aucune condition. Ce qui suit est un test PCR et envoi en quarantaine, puis en self isolation. « Cela peut durer entre 14 et 21 jours, le remplacement des membres devient ainsi une pression » dit-il.
Alignement des Risk et Disturbance Allowance
Il faut rappeler qu’ils sont présents partout. En majorité, les hôpitaux, les dispensaires, les centre de traitement, les centres de quarantaine, les centre de vaccination, dans les campagnes de dépistage massif, à l’aéroport, les espaces d’isolement des cas graves de Covid et avec l’introduction de la Domiciliary Monitoring Unit, un infirmier sera dépêché pour les 32 médecins fraichement recrutés ce vendredi 03 septembre. « Ils sont fatigués, sous pression, sans vie et balance sociale, certains ne voient pas leurs familles, conjoints et enfants pendant des semaines. Le salaire n’est pas tout. Ce vendredi, j’ai rencontré le ministre Dr Kailesh Jagutpal pour une demande d’alignement par le PRB pour les Risk Allowance et le Disturbance Allowance pour tous les infirmiers, selon leurs grades et services. Pour l’heure, il n’y a qu’une partie qui le reçoivent , mais avec la situation depuis 2020 avec la Covid, pratiquement tous les infirmiers sont au même niveau, leurs Risk et Disturbance allowance devraient l’être aussi » annonce-t-il. Cette recommandation est à l’étude par le ministère concerné.
90 recrutés, 40 à venir
Le ministère de la santé serait sensible à cette situation. Pour revenir au manque de personnel décrié depuis la deuxième vague, afin de mieux gérer la situation, le ministère a fait appel à 50 infirmiers retraités, sur un contrat, pourrait –on dire, à la journée. Et en renfort, 40 jeunes, ayant complété un ‘Induction Course’ au Lycée Polytechnique Mauritius, sont rentrés dans les services. Le ministère, lors de cette rencontre de ce vendredi avec le nursing association a affirmé que « d’autres jeunes du Lycée Polytechnique Mauritius viendront rejoindre la troupe des infirmiers. Ceci nous rassure, néanmoins, ceci ne sera pas suffisant, selon nos calculs, il faudra un minimum de 250 recrues chaque année pour combler le manque mais surtout assurer en cas de nouvelle vague de la pandémie. Puis, il y a aussi la venue des nouveaux hôpitaux et unités », révèle Ram Nowzadik. En effet, il y aura une série de nouveaux projets dans la Santé, pour en citer les plus gros projets, le New Flacq Hospital qui fera provision pour 520 places contre 300 à l’existant, le nouvel hôpital de Moka à Côte D’Or et des nouvelles ailes à l’Hopital de Rose Belle. Il en faudra du personnel pour le bon fonctionnement.
ENT en pagaille, une réorganisation s’impose
Les presses en ont fait état, au ENT Hospital, le manque de personnel cause un délaissement pour les patients en quarantaine. Pour expliquer ceci ainsi que sa proposition au ministre Dr Kailesh Jagutpal, « il y a actuellement 4 infirmiers par salles et un nombre irrégulier d’aide soignants. Les deux salles réunissent actuellement 90 patients. Selon le calcul du nursing association, du nombres d’infirmier par nombre de lits et par heures de service, nous sommes tombés d’accord sur le nombre de 6 infirmiers de grades confondues par salle et 4 aide soignants sur une rotation de 7 jours. Ainsi il n’y aura pas de désordre ou de pressions pour leurs remplacements quand ils iront en quarantaine ou isolement » termine Ram Nowzadik. Selon lui, les officiers et le ministre ont été très attentifs à ces propositions pour la meilleure gestion des patients et infirmiers en cette période de Covid et de développement.