« Nous devons nous préparer à entrer dans la troisième vague de l’épidémie de Covid-19 », a déclaré Andry Rajoelina dans son discours de fin d’année, diffusé sur les chaînes audiovisuelles publiques dans la nuit du 31 décembre.
Une nouvelle vague qui risque encore d’être plus dangereuse que les précédentes au vu notamment des chiffres publiés le 1er janvier 2022 par le ministère de la Santé publique. Du 25 au 31 décembre, on recense 40 décès liés à la Covid-19, en hausse par rapport à celui de la semaine dernière (31 décès) mais compte-rendu de la baisse du nombre de tests effectués la semaine dernière (10 284 tests contre 13 701 tests avant) le nombre de cas enregistrés a quant à elle baissé (2 155 cas contre 2 984 cas avant). Les tests ne sont plus nécessaires pour les cas suspects, le ministère de la santé ayant adopté l’approche syndromique dans la région Analamanga, plus touchée par l’épidémie, pour prendre en charge rapidement ceux qui présentent des symptômes de la Covid. Une stratégie moins coûteuse pour l’Etat et certainement plus efficace vu le nombre élevé de malades.
Les statistiques officielles des cas de contamination ne reflètent certainement plus la réalité. Avec une longue attente des résultats PCR, son coût élevé dans les cliniques privées et la non-disponibilité d’autres tests dans les CSB II, un travailleur contaminé par exemple devra attendre au moins quatre jours pour connaître s’il a le Covid ou pas au Village Voara. En attendant les résultats, il doit continuer à aller au travail et prend ainsi le risque de contaminer d’autres personnes ainsi que toute son entourage et ainsi de suite. De même, avec la négligence des gestes barrières et le non-respect des mesures sanitaires, la propagation rapide du virus n’est pas ainsi étonnante.
Dans l’après-midi du 1er janvier, le ministère de la Santé a annoncé la réouverture du troisième Centre de traitement Covid-19 (CTC) d’Alarobia qui a une capacité de 250 lits. Il complètera celui de Soamandrakizay (148 lits), rouvert le lundi 27 décembre et celui du Village Voara (120 lits). Ces centres équipés de concentrateurs d’oxygène serviront à prendre en charge les patients qui présentent les formes modérées de la maladie. Les centres hospitaliers universitaires de la capitale quant à eux sont destinés aux formes graves.
Analamanga reste le principal foyer de l’épidémie (1 620) nouveaux cas confirmés et déclarés, suivi d’Antsirabe (région Vakinankaratra) qui en enregistre encore 122 cas. Des chiffres qui risquent encore d’augmenter après le réveillon du Nouvel an, marqué par des soirées privées, familiales où les mesures sanitaires sont difficiles à appliquer.
