La police brésilienne a déclaré avoir appréhendé au moins quatre personnes et effectué des perquisitions dans tout le pays jeudi, afin d’enquêter sur une tentative de coup d’État présumée lors d’échauffourées entre partisans du président d’extrême droite défait Jair Bolsonaro.
Les autorités brésiliennes, guidées par la Cour suprême, ont pris des mesures énergiques contre une minorité limitée mais déterminée de partisans de Bolsonaro qui refusent d’accepter la victoire électorale du président élu de gauche Luiz Inacio Lula da Silva et demandent un coup d’État militaire.
Bolsonaro, qui n’a toujours pas reconnu sa défaite, a affirmé sans fondement que le système électoral brésilien n’avait aucune crédibilité.
L’enquête de jeudi est intervenue quelques jours seulement avant l’investiture de Lula, dimanche, et moins d’une semaine après que la police de Brasilia a déclaré avoir déjoué un projet d’attentat à la bombe fomenté par des alliés présumés de Bolsonaro.
Les raids ont été lancés à la suite d’une violente manifestation le 12 décembre, jour de la confirmation de la victoire de Lula, lorsque des opposants à l’élection qui manifestaient devant le quartier général de l’armée à Brasilia ont attaqué le QG de la police fédérale et incendié des voitures et des bus après l’arrestation d’un leader indigène pro-Bolsonaro.
La police fédérale a déclaré jeudi qu’elle donnait 32 mandats de perquisition et d’arrestation dans huit États, conformément aux ordres de la Cour suprême.
Les délits visés sont “les dommages qualifiés, l’incendie criminel, l’association de malfaiteurs, l’abolition violente de l’État de droit et le coup d’État, dont les peines maximales combinées s’élèvent à 34 ans de prison”, a indiqué la police dans un communiqué.
Cleo Mazzotti, qui dirige la division du crime organisé de la police fédérale, a déclaré : “Quatre personnes avaient été appréhendées en milieu de matinée, et d’autres arrestations sont attendues alors que la police recherche sept autres suspects.”
Selon Mazzotti, deux mandats d’arrêt ont été exécutés dans les villes brésiliennes de Rio de Janeiro et de Brasilia pour l’État de Rondonia, dans le nord-ouest du pays.
Lors de la présentation de ses nouveaux ministres, Lula a exhorté la population à ignorer le “bruit” qui suivra l’élection.
Le vainqueur a le droit d’organiser une fête importante et bien fréquentée, et ceux qui ont perdu l’élection doivent se taire, a-t-il déclaré.
L’opération a été applaudie par le nouveau ministre de la justice, Flavio Dino, qui a déclaré que son objectif était de défendre l’État de droit en “protégeant la vie et les biens.”
