L’arrestation de l’ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan, mardi, a suscité l’indignation de ses partisans, qui se sont violemment heurtés aux forces de sécurité. Imran Khan a comparu mercredi devant la Cour du Bureau national des comptes.
Le parti politique d’Imran Khan, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), a appelé à une manifestation nationale ce mercredi. Le PTI a condamné l’arrestation de l’homme politique et a exhorté ses partisans à s’élever contre ce qu’il considère comme une “montée du fascisme”. Outre les manifestations, le parti a également prévu des réunions publiques dans tout le Pakistan. Ces réunions ont été programmées et approuvées par le chef du parti avant même l’arrestation de ce dernier.
Imran Khan a été arrêté dans le cadre d’une affaire de corruption à la Haute Cour d’Islamabad, la capitale du Pakistan. Des dizaines de policiers sont venus arrêter l’ancien premier ministre. Il se trouvait alors au tribunal dans le cadre de cette affaire. Il a toutefois nié les accusations de corruption.
Des manifestations ont éclaté dans tout le pays et au moins une personne a été tuée dans la ville de Quetta. Ses partisans enragés ont piétiné le quartier général de l’armée à Rawalpindi et la résidence du commandant de corps à Lahore.
Le quotidien pakistanais Dawn a déclaré que les travailleurs du parti ont marché de Liberty Chowk aux zones de cantonnement et ont protesté devant Jinnah House. Les manifestants sont devenus violents, ont brûlé des pneus et scandé des slogans anti-gouvernementaux à Lahore. Ils ont également détruit le bureau de Model Town de la Ligue musulmane du Pakistan (Nawaz) (PML-N) et mis le feu à la résidence privée du Premier ministre Shehbaz Sharif.
Lahore, Karachi et certaines autres zones ont été placées sous haute sécurité, le ministère de l’intérieur ayant ordonné la suspension des services de données mobiles dans tout le pays. La résidence de Nawaz Sharif à Lahore a été scellée avec des conteneurs par mesure de sécurité.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a fait part de son inquiétude quant à la nécessité de veiller à ce que “tout ce qui se passe au Pakistan soit conforme à l’État de droit et à la constitution”, alors qu’il s’exprimait depuis Washington.
Le ministre britannique des affaires étrangères, James Cleverly, a déclaré que son pays entretenait “une relation étroite et de longue date” avec le Pakistan, membre du Commonwealth, et qu’il souhaitait “voir l’État de droit respecté”. Les partisans de M. Khan se sont rassemblés pour manifester devant le haut-commissariat du Pakistan à Londres.