Le gouvernement kenyan et l’Organisation mondiale de la santé ont inauguré samedi un centre d’urgence médicale à Nairobi, le premier d’un réseau de centres africains qui, selon eux, accélérera les réponses aux urgences régionales.
Le gouvernement kenyan et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont organisé aujourd’hui à Nairobi une cérémonie d’inauguration d’un centre d’urgence sanitaire de l’OMS, qui comprendra un centre d’excellence pour le personnel des urgences sanitaires, posant ainsi la pierre angulaire d’une initiative plus large qui vise à changer la façon dont le continent gère les urgences.
La Région africaine connaît plus de 100 urgences sanitaires par an, soit plus que toute autre région du monde. Ces dernières années, de nombreux progrès ont été réalisés grâce aux efforts des pays, de l’OMS et des partenaires. Par exemple, le temps nécessaire pour mettre fin aux épidémies a chuté de 131 jours en 2017 à 45 jours en 2019.
Malgré ces avancées, la pandémie de COVID-19 a mis en évidence d’énormes lacunes, en particulier le manque d’intervenants d’urgence sur le continent. L’analyse de l’OMS révèle que moins de 10 % des pays de la région africaine disposent de la main-d’œuvre nécessaire pour se préparer, détecter et répondre aux risques de santé publique.
Le nouveau centre contribuera à former un corps de 3 000 intervenants d’élite de toute la région. L’objectif est de faire en sorte que chaque pays d’Afrique dispose d’au moins une équipe intégrée d’experts d’urgence prêts à se déployer dans les premières 24 heures d’une crise sanitaire nationale. Un large éventail de professionnels, notamment des experts en laboratoire, des épidémiologistes, des gestionnaires de données, des anthropologues, des logisticiens de terrain et des experts en santé mentale et psychosociaux, recevront une formation.
Le président du Kenya, S. E. Uhuru Kenyatta, le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, et le directeur régional de l’OMS pour l’Afrique, le Dr Matshidiso Moeti, ont assisté à la cérémonie d’inauguration.
“Le Kenya est fier d’être à l’avant-garde des efforts visant à améliorer la réponse aux urgences sur le continent”, a déclaré le ministre kenyan de la Santé, le sénateur Mutahi Kagwe, qui s’est joint à la cérémonie. “Le centre d’excellence et le centre d’urgence s’appuient sur le leadership du Kenya en matière de sécurité sanitaire mondiale et permettront à l’Afrique de se doter des moyens de contenir rapidement les épidémies et autres urgences. Il complète les développements de la réponse sanitaire du pays qui ont vu l’établissement d’une capacité de fabrication locale et une recherche solide sur les défis sanitaires émergents.”
Le gouvernement du Kenya contribue à hauteur de 31 millions de dollars US au centre d’urgence. Cette somme comprend l’attribution d’un terrain de 12,14 hectares, 5 millions de dollars pour la construction et des bureaux gratuits pour 120 membres du personnel de l’OMS dans l’hôpital universitaire Kenyatta voisin pendant trois ans.
Le centre d’urgence supervisera également diverses activités sous-régionales en Afrique de l’Est, notamment le maintien de stocks de fournitures médicales et logistiques et le stationnement du personnel de l’OMS pour assurer un déploiement rapide en cas d’urgence.
L’une de ces urgences est l’aggravation de la sécheresse et de l’insécurité alimentaire dans la région. Plus de 80 millions de personnes dans la région de l’Afrique de l’Est sont en situation d’insécurité alimentaire et, avec l’augmentation de la malnutrition, une crise sanitaire est imminente.
“Je remercie le gouvernement du Kenya pour son leadership et sa générosité en soutenant le centre d’urgence”, a déclaré le Dr Tedros. “Le Hub améliorera la capacité des pays africains à se préparer, à détecter et à répondre aux urgences sanitaires, à soutenir des systèmes de santé résilients et à renforcer l’architecture sanitaire régionale et mondiale.”
Le Hub sera fondamental pour l’initiative phare de l’OMS Afrique pour la sécurité sanitaire, également lancée aujourd’hui. Cette initiative vise à faire en sorte qu’un milliard d’Africains soient mieux protégés des urgences sanitaires d’ici à la fin de 2025. L’OMS apporte un financement de 47 millions de dollars US pour la mise en œuvre de cette initiative phare régionale.
“COVID-19 a montré à quel point il est essentiel que l’Afrique soit autonome”, a déclaré le Dr Moeti. “En développant nos propres intervenants d’élite nationaux, en construisant des systèmes de surveillance robustes et en investissant dans la préparation à la pandémie, nous renforçons la rapidité de la réponse et créons un meilleur avenir pour nos enfants. Je remercie le gouvernement du Kenya pour son leadership visionnaire qui permet au continent de se tenir droit et fier et de ne pas être mis à genoux par un virus.”
L’initiative phare de l’OMS est le résultat de consultations approfondies avec plus de 30 ministres africains, des acteurs techniques et des partenaires sur tout le continent, qui ont contribué à définir les activités prioritaires.